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Uber: le gouvernement Couillard essuie une gifle des jeunes libéraux

Uber. Jeff Chiu / The Associated Press Photo: Jeff Chiu / The Associated Press

DRUMMONDVILLE, Qc – Le gouvernement Couillard a essuyé une gifle des jeunes libéraux dans le dossier Uber.

Le conseil général du Parti libéral a adopté samedi matin une résolution de la Commission jeunesse en faveur du service de transport illégal, alors que le gouvernement a déposé jeudi le projet de loi 100 qui met au pas ce service.

Au cours d’un débat animé, plusieurs militants ont affirmé que ce projet de loi étouffait la concurrence et envoyait le mauvais message.

La résolution a été adoptée avec une forte majorité. Elle évoque notamment «l’émergence d’un phénomène irréversible auquel concourent notamment les nouvelles technologies», soit l’économie de partage.

Elle demande au gouvernement de «collaborer avec les principaux joueurs de l’économie du partage pour rechercher des solutions législatives et réglementaires visant à encadrer et à permettre ces nouvelles pratiques».

La résolution demande aussi au gouvernement de «favoriser des solutions qui répondent directement aux besoins des citoyens en remettant en question les normes établies, si nécessaire».

Le président de la Commission jeunesse du Parti libéral, Jonathan Marleau, a exprimé sa satisfaction, lui qui avait dû atténuer ses critiques contre le projet de loi après avoir rencontré le premier ministre et le ministre des Transports, Jacques Daoust, samedi matin.

«C’est une victoire pour la Commission jeunesse, a-t-il déclaré au cours d’un point de presse après la tenue du vote. On est très, très, très contents. On a envoyé un message très clair au gouvernement. La balle est dans son camp.»

La Commission jeunesse va rencontrer le ministre pour tenter de faire modifier le projet de loi, parce qu’il ne correspond pas à la résolution en encadrant trop l’économie du partage, de l’avis de M. Marleau.

Il a dit être «certain» que les élus prendront en compte la résolution dans l’étude du projet de loi.

Pour sa part, le ministre des Transports, Jacques Daoust, estime qu’il ne s’agit pas d’une rebuffade ni d’une fronde.

«C’est un débat qui est compliqué», a-t-il affirmé dans un point de presse. Il a dit être ouvert à discuter d’économie de partage, tout en précisant que selon lui, Uber n’est pas de l’économie de partage.

De même, M. Daoust soutient qu’il est prêt à améliorer son projet de loi, mais il n’a pas entendu jusqu’à maintenant de «solution autre» ou de «proposition de faire autrement». Il n’y a pas lieu toutefois de réécrire le projet de loi, a-t-il dit.

«Je ne retournerai pas à la planche à dessin, il est déposé», a-t-il tranché, tout en reconnaissant que sa solution n’est pas «idéale».

Avec le projet de loi 100, le gouvernement propose désormais d’obliger tous les chauffeurs à avoir un permis de conduire de classe 4C, spécifiquement réservé au taxi, qui nécessitera une vérification de leurs antécédents judiciaires et une formation en service à la clientèle.

Toutes les voitures qui servent à des activités de taxi devront avoir une plaque d’immatriculation désignée comportant la lettre «T».

Les chauffeurs d’Uber, qui étaient exemptés d’une portion de la perception des taxes de vente à titre de travailleurs autonomes, devront acquitter les montants de TPS et TVQ relatifs à leurs activités, au même titre que les autres.

M. Daoust a estimé que l’État perdait approximativement 20 millions $ par année en taxes et impôts à cause du modèle d’affaires d’Uber.

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