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Martine Ouellet promet un référendum d'ici 2022

Martine Ouellet,. Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – Martine Ouellet se lance dans la course à la direction du Parti québécois en se positionnant comme la candidate de l’indépendance assumée, pas pour devenir première ministre d’un «bon gouvernement provincial», comme en 2014.

En annonçant sa décision, vendredi matin, la députée de Vachon s’est clairement distinguée de ses trois adversaires en s’engageant à tenir un référendum dès le premier mandat d’un prochain gouvernement péquiste, une position qui constitue selon elle «la clé de la convergence des forces souverainistes» — avec Québec solidaire et Option nationale, notamment.

Martine Ouellet rejette donc d’emblée l’approche de gouvernance souverainiste et de bon gouvernement péquiste pour remplacer les libéraux. «Notre parti doit s’assumer: oui, oui, nous sommes indépendantistes!», a-t-elle lancé. «Nous ne serons plus les spectateurs de notre avenir.

«Je propose de sortir de l’ambiguïté (conditions gagnantes, gouvernance souverainiste, ‘quand les Québécois seront prêts’…), une ambiguïté qui, malheureusement, a été développée, cultivée au sein du Parti québécois, et particulièrement au caucus, depuis déjà trop longtemps, et donc je propose de sortir des paradigmes.

«Je suis profondément convaincue que c’est la seule façon de réaliser le rassemblement de l’ensemble des indépendantistes, la seule façon de battre le PLQ, qui est en train de saccager notre État», a-t-elle soutenu en période de questions avec la presse après avoir annoncé sa candidature à ses sympathisants réunis à Saint-Hubert, dans sa circonscription de Vachon, sur la Rive-Sud de Montréal.

Les candidats Véronique Hivon et Alexandre Cloutier ne se sont pas engagés pour l’instant sur un échéancier référendaire. «On est encore dans l’ambiguïté, et cette ambiguïté nous a menés aux résultats de 2014», a commenté vendredi Mme Ouellet. «Il ne faut pas demander un chèque en blanc aux membres du Parti québécois pour la course à la chefferie.»

Quant à Jean-François Lisée, qui a déjà exclu tout référendum lors d’un premier mandat péquiste, sa position «a l’avantage d’être claire», a admis Mme Ouellet.

Le «saccage du modèle québécois»

La nouvelle candidate entend préparer avant l’été un «projet de constitution de transition du Québec indépendant» et remettre à jour les études sur l’indépendance afin de présenter ce qu’elle estime être le projet le plus rassembleur qui puisse être proposé aux Québécois.

Martine Ouellet dit croire que l’indépendance du Québec est la seule solution pour que cesse le «saccage de notre État» par le Parti libéral du Québec. Elle y voit aussi la façon de mettre un terme au «marché de dupes» que représente selon elle la démocratie canadienne, où les électeurs du reste du Canada, trois fois plus nombreux, ont réussi par exemple à imposer au Québec le gouvernement Harper durant 10 ans.

Mme Ouellet misera dans sa campagne sur ses «trois piliers»: l’indépendance, la social-démocratie et la protection du climat. Elle dit aussi se démarquer des autres candidats par ses qualités en matière économique, grâce à sa carrière à Hydro-Québec et son bref passage comme ministre des Ressources naturelles. La candidate a ainsi promis la création de 350 000 emplois d’ici 2030, soit un rythme d’un peu plus de 30 000 emplois par année.

Il n’y avait aucun membre du caucus péquiste pour appuyer Mme Ouellet lors de son annonce, vendredi, mais plutôt quatre députés bloquistes: Mario Beaulieu, Xavier Barsalou-Duval, Marilène Gill et Michel Boudrias. On a vu aussi à ses côtés l’ancienne éminence grise du parti Louis Bernard, l’ex-député Gilbert Paquette ainsi que les comédiens Denis Trudel et Sylvie Legault.

À l’issue de la précédente course à la direction du PQ, en mai 2015, Pierre Karl Péladeau avait obtenu 58 pour cent des voix des militants, contre 29 pour Alexandre Cloutier et 13 pour Martine Ouellet.

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