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Direction du PQ: St-Pierre Plamondon se lance

Paul St-Pierre Plamondon. Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne

MONTRÉAL – L’«orphelin politique» Paul St-Pierre Plamondon s’est trouvé une famille, mais il aura fort à faire pour que celle-ci l’accepte.

L’avocat et essayiste politique a officiellement lancé sa campagne à la direction du Parti québécois (PQ), vendredi à Montréal, en se présentant comme un fédéraliste déçu et en livrant plusieurs critiques à l’endroit de la formation politique qu’il souhaite diriger.

«Le Parti québécois a déjà été un grand parti, a-t-il affirmé en ouverture d’allocution. Un parti qui croyait à la démocratie et qui croyait surtout à l’intelligence des gens comme moteur de la démocratie.»

Paul St-Pierre Plamondon estime qu’il y a eu un bris de confiance de la population envers le PQ essentiellement pour deux raisons, à commencer par son obsession face à la mécanique et à l’échéancier référendaire.

«Les gens ont le sentiment que le Parti québécois se soucie davantage de la date du prochain référendum que du meilleur intérêt de la population, que de notre bien-être commun», a affirmé le candidat.

Ainsi, l’avocat de 39 ans promet qu’il n’y aura pas de référendum dans un premier mandat péquiste qu’il dirigerait et que, dans un second mandat, il consulterait la population pour déterminer si celle-ci veut ou non un référendum, par le biais d’un processus qu’il entend dévoiler plus tard dans sa campagne. Cette approche est, selon lui, à la fois plus démocratique et plus respectueuse de l’intelligence de la population.

«On fait une grave erreur lorsqu’on force les gens dans le débat ou, pire, quand on invente des stratégies, des stratagèmes» en vue de les amener à se prononcer en faveur d’un projet de cette envergure.

L’autre cause du bris de confiance, selon lui, est l’épisode de la charte des valeurs.

«Là-dessus, je crois que le Parti québécois doit faire un mea culpa et poser des gestes forts pour mettre un trait non équivoque sur cet épisode.»

Le geste fort qu’il entrevoit serait «de devenir le leader en matière de prévention du racisme et de toutes les formes de discrimination, que le Parti québécois redevienne le parti de tous les Québécois.»

Par ailleurs, il souhaite replacer le Parti québécois fermement dans l’axe social-démocrate, estimant que cette valeur fondatrice de la formation politique a été négligée au fil des ans.

Selon M. St-Pierre Plamondon, le départ de Pierre Karl Péladeau ouvre la porte à un renouvellement du parti et la présence d’un candidat de l’extérieur ne peut être que bénéfique pour apporter un regard neuf.

«L’intérêt d’une candidature différente, rafraîchissante comme la mienne (…) c’est de poser cette question: pouvons-nous, s’il vous plaît, être (un parti) social-démocrate et rebâtir le Québec? Ça va redonner le goût du Québec aux Québécois», a-t-il affirmé lors de sa présentation sur la place Émilie-Gamelin, lieu symbolique de regroupement des étudiants lors du «Printemps érable» de 2012.

Il dit avoir perdu ses illusions sur le fédéralisme après avoir été impliqué dans le litige civil en marge du scandale des commandites, un rôle sur lequel il ne veut pas donner de détails, invoquant le secret professionnel.

«J’ai été avocat dans le cadre du scandale des commandites. Il y a des événements marquants dans la vie qui font qu’on change d’opinion», s’est-il contenté de dire.

Il affirme tout de même que les Québécois ont été floués au référendum de 1995 en votant «non» sur la base de fausses représentations, alors que le reste du Canada n’a jamais voulu réintégrer le Québec dans le giron fédéral.

Bien qu’il ne se soit pas attardé longtemps sur le Parti libéral du Québec, il a quand même livré un jugement sans appel à son endroit, estimant qu’un autre mandat libéral aurait, selon lui, des conséquences catastrophiques sur le plan social, économique et culturel, mais aussi pour la lutte contre la corruption.

Il a également accusé le PLQ d’affaiblir systématiquement l’identité québécoise.

«Un des grands responsables de l’effritement de l’identité québécoise, c’est le Parti libéral du Québec, en démonisant toute forme de nationalisme, toute forme de défense des intérêts du Québec, en faisant la promotion constante de la peur et de la division, le parti libéral est responsable d’une désaffection vis-à-vis du Québec», a accusé le jeune candidat.

L’aspirant-chef du PQ a fondé, en 2014, le mouvement des Orphelins politiques, après la publicationde son essai portant le même nom qui prônait l’établissement d’un nouveau mouvement «de gauche et modéré» qui serait «porté par une élite intellectuelle et économique qui croit au progrès social et mise sur l’éducation publique de même que sur la promotion du français pour rassembler la nation québécoise».

Paul St-Pierre Plamondon dit avoir sondé certaines personnes au sein du parti québécois quant à sa candidature et avoir reçu un accueil respectueux et intéressé.

L’un de ses adversaires à la direction du PQ, Jean-François Lisée, a d’ailleurs confirmé avoir parlé au candidat la veille de son annonce et a chaleureusement salué cette nouvelle entrée dans la course.

«Même si on est en désaccord, on va pouvoir débattre de choses importantes, a dit le député de Rosemont. Ce qu’il est en train de dire, c’est que tous ceux qui ont à coeur l’avenir du Québec, tous ceux qui veulent le changement, tous ceux qui sont progressistes, c’est au Parti québécois que ça se passe.»

«Il était dans cette organisation des orphelins politiques. Le signal qu’il envoie, c’est que l’orphelinat, c’est terminé; il y a une famille pour vous. Elle n’est pas parfaite. Venez l’améliorer et moi, j’applaudis le signal qu’il envoie aujourd’hui.»

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