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Tim Burton, enfant particulier

Photo: Getty Images
Gabriela Acosta Silva - Metro World News

Dans le cadre de la sortie du dernier film du réalisateur américain Tim Burton, Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children (Miss Peregrine et les enfants particuliers), le cinéaste de 58 ans explique à Métro comment il a tourné à son avantage son côté étrange pour lui-même et pour ses films.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’adapter le roman de Ransom Riggs au grand écran?
Nous avons tous été un jour ou l’autre mésadaptés, incompris. J’étais peut-être un enfant particulier, qui vivait entre tragédie et comédie, alors le roman m’a parlé.

Vous dites que vous étiez un enfant particulier. Cela vous démarquait-il de vos camarades de classe de bonne ou de mauvaise manière?
J’avais mes propres particularités, et comme tout le monde, je garde des blessures de l’école secondaire. C’est normal, à mon avis. On n’oublie jamais le sentiment d’être différent qu’on a pu ressentir dans notre enfance – il nous suit pour toujours. On disait que j’étais étrange parce que j’aimais les films de monstres. On traverse ce genre de choses quand on est jeunes, puis parfois plus tard dans la vie. L’important, c’est de donner du sens à cette différence.

Qu’est-ce qui vous attire dans les films de monstres?
Ils ne m’ont jamais fait peur. C’est étrange comme les monstres sont vus comme méchants, alors qu’ils ne le sont pas souvent dans les films. Et les enfants adorent se déguiser en monstres. Les costumes et les masques sont une bonne soupape pour les petits enfants. Ça les fait se sentir «normaux». C’est libérateur, parce qu’en général, ceux qui ne suivent pas les standards de beauté et de mode sont étiquetés «bizarres». Les gens me trouvent bizarre à cause de mes cheveux, de mon côté sombre, de mes films. [Rires] Et la vérité, c’est que je le suis peut-être bien. [Rires]

«Les enfants adorent se déguiser en monstres. Les costumes et les masques sont une bonne soupape pour les petits enfants. Ça les fait se sentir “normaux”. C’est libérateur, parce qu’en général, ceux qui ne suivent pas les standards de beauté et de mode sont étiquetés “bizarres”.» – Tim Burton, qui ajoute : «Les gens me trouvent bizarre à cause de mes cheveux, de mon côté sombre, de mes films.»

Quel est votre processus créatif?
Il n’est pas très complexe. Je dessine généralement tout. Je suis très visuel et ça m’aide à extérioriser mes pensées. Dans le cadre de Miss Peregrine, c’est sorti comme un conte folklorique avec une histoire d’horreur pour enfants, mais avec un aspect humain dans tout cela.

Avez-vous eu une grande liberté d’adaptation pour Miss Peregrine?
Je ne connaissais pas le livre au départ, mais je savais que le roman, que Ransom Riggs avait publié en 2011, avait été un best-seller et avait connu beaucoup de succès. Je l’ai lu tardivement et je l’ai beaucoup aimé. J’aime la façon dont Ransom a construit son scénario autour de ces vieilles photographies. Je crois qu’il est très similaire à moi – un peu étrange.

Avez-vous un attachement émotionnel envers Miss Peregrine?
Je l’appelle «Scary» Poppins [rires], mais Abe [le personnage de Terence Stamp] me rappelle ma grand-maman. C’était quelqu’un de spécial et de magique, la plus importante personne de ma vie. Alors je comprends très bien la relation entre Jake [Asa Butterfield] et Abe. Le lien avec un grand-parent est
différent de celui qu’on a avec un parent ou un ami. C’est une situation unique.

Seriez-vous partant pour tourner un nouvel épisode de Batman?
Une chose que j’ai apprise dans ce métier, c’est que rien n’est écrit d’avance et qu’on ne peut jamais dire un non définitif. Pour le second film de Batman que j’ai tourné [Batman Returns], le processus était très complexe, et j’étais épuisé. Je croyais que ça serait plaisant, mais au final ce ne l’était pas tellement. Aujourd’hui, je préfère les petites histoires aux films d’action.

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