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Dalida, le film: vivre très fort

Photo: Les Films Séville

Dalida revit dans le biopic de Lisa Azuelos, où elle est incarnée avec volupté par l’actrice Sveva Alviti.

2017 marque le 30e anniversaire du suicide de Dalida. Lors de son décès, Sveva Alviti qui la campe à l’écran n’avait pas trois ans. Le temps a passé, la mannequin s’est orientée vers le tennis et le jeu, mais jamais elle n’aurait cru un jour prêter ses traits à l’interprète d’Il venait d’avoir 18 ans.

«Je ne voulais pas du tout incarner Dalida, confie franchement la comédienne en entrevue, lors de son passage à Montréal. Je ne parlais pas en français, je ne dansais pas, je ne chantais pas. Mon agent m’a forcé à faire l’audition… J’étais dans une période très difficile de ma vie, en souffrance amoureuse. Je suis italienne, je suis très passionnelle, et l’amour, c’est bête pour ça. Les mots de la 
chanson Je suis malade m’ont vraiment parlé.»

Elle décroche contre toute attente le rôle principal. Cet état de vulnérabilité sentimentale l’a aidée à saisir l’essence d’une femme qui aimait beaucoup. Alviti a également eu l’idée de s’inspirer de l’héroïne du classique d’Antonioni Le désert rouge – son film préféré – afin de s’immerger dans un état plus dépressif, d’une tristesse insondable.

«On m’a confié la vie de quelqu’un. Ce trésor, il fallait que je le mène à bon port. J’avais des responsabilités, des choses que je devais raconter. Je ne pouvais pas faire le film sans y mettre Je suis malade, sans parler de son suicide et des hommes de sa vie.» – Lisa Azuelos, réalisatrice de l’œuvre de fiction Dalida, sur son devoir de respect du réel

Le reste appartient au long métrage de Lisa Azuelos (Comme t’y es belle!, LOL et son propre remake américain), qui retrace les étapes marquantes de la légende adorée. Sobrement classique, le récit expose le destin tragique d’une femme dans un monde d’hommes où la mort rode comme un fou. Le rêve d’une vie normale pour un être d’exception.

«C’est une femme qui a vécu très fort, admet celle qui l’incarne. Elle a passé plein d’époques incroyables. Elle était très courageuse, elle n’avait pas peur de livrer ses émotions, de vraiment ouvrir son cœur au public… Je pense qu’elle était une femme avant-gardiste à une période où les femmes l’étaient moins.»

«On m’a confié la vie de quelqu’un. Ce trésor, il fallait que je le mène à bon port. J’avais des responsabilités, des choses que je devais raconter. Je ne pouvais pas faire le film sans y mettre Je suis malade, sans parler de son suicide et des hommes de sa vie.» – Lisa Azuelos, réalisatrice de l’œuvre de fiction Dalida, sur son devoir de respect du réel

Presque 
carte blanche
Dalida est une véritable icône. Son frère Orlando, qui s’est longtemps occupé de sa carrière, est coscénariste du long métrage de Lisa Azuelos. Il y avait donc un risque réel que cette biographie cinématographique se transforme en hagiographie, avec la mainmise du frangin 

sur le projet. «Orlando a eu du mal à nous faire confiance au début, admet la cinéaste et coscénariste. Il a mis du temps à accepter que quelqu’un d’autre que lui ait une vision de Dalida. Une fois qu’il a été capable de faire confiance, j’ai pu faire tout ce que je voulais. Il n’a plus du tout été là. J’ai pu trouver ma Dalida.»

Dalida, en salle dès vendredi

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