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Cette semaine, Métro craque pour…I Am A Rose, Ho99o9, Chuck…

Photo: Fanta Rose Vinet / Collaboration spéciale

Cette semaine Métro craque pour…I Am A Rose à Cannes, Ho99o9, Chuck, la famille Trump et le pape, Nourrir le quartier, nourrir la ville, Les opératrices du téléphone et The Lost City of Z.

1. I Am A Rose à Cannes

«Si l’idée est là, pure et solide, tu ne la décortiques pas trop, croit David Latreille. Tu lui fais confiance, tu laisses la magie opérer.» Et elle opère, la magie, dans le nouveau court métrage du cinéaste québécois, tourné en une seule journée avec un budget quasi inexistant, dans «un vieux chalet unique, hanté» de Saint-Donat. Présenté en première mondiale dans le cadre de Talent tout court au Festival de Cannes cette semaine, l’œuvre célèbre, entre autres, comme l’indique le réalisateur et scénariste formé en arts visuels, «la mémoire des objets». «Dans mes films, il y a toujours des codes, des secrets que je ne dévoile pas facilement», confie celui qui nous a notamment offert par le passé Emma Fire et Scarlet, œuvres portées par Karine Vanasse. Suivant la tradition, sa nouvelle histoire de fantômes à la «trame un peu sentimentale et personnelle» regorge de sens cachés, dont ces mots, inspirés par Christopher Walken, ou cette phrase que lance son héroïne au détour : «Tu te souviens?» Nous nous souviendrons, nous, de ce film, qui commence tout juste son parcours qu’on prévoit riche et étincelant. (Natalia Wysocka)

2.  Ho99o9
Si vous aimez le hip-hop dans le visage qui ne pardonne pas, le duo Ho99o9 (les 9 se prononcent comme des R) pourrait vite se hisser dans la liste de vos favoris. Après deux EP et un mixtape, les rappeurs originaires du New Jersey offrent United States Of Ho99o9, premier album studio torrentueux. Ceux qui s’ennuient des Death Grips retrouveront ici des sons lourds similaires catapultés par une énergie virulente. Avec des hooks punk, des passes métal, une fougue qui fracasse, des textes revendicateurs et une réputation pour les prestations déchaînées, theOGM et Eaddy s’amènent à Montréal pour un show qui s’annonce démentiel. À attraper, oui, au Turbo Haus mercredi. (Natalia Wysocka)

3. Chuck
Philippe Falardeau l’a dit à quelques reprises : Chuck n’est pas un film de boxe. Ou du moins, pas QU’un film de boxe. Car, dans ce biopic enthousiasmant, les instants sur le ring côtoient à teneur égale les scènes familiales intimes, les séquences d’appart-solitude et les moments de disco-débauche. Tourné dans un New York camouflé en New Jersey, regorgeant d’accessoires d’époque, comme ces stylos qu’on tourne d’un bord, puis de l’autre, pour montrer une pin-up habillée-déshabillée-habillée-déshabillée (rires gras de taverne), ce récit cadencé retrace les pas de Chuck Wepner, qui a connu une brève et limitée gloire dans les années 1970, après avoir résisté pendant 15 rounds à Mohamed Ali. Incarné avec un aplomb doublé de vulnérabilité par Liev Schreiber, cet homme plus showman que sportif rebrille dans l’œuvre coup, oho, de cœur, du cinéaste québécois. En salle. (Natalia Wysocka)

4. La famille Trump et le pape
Presque tout le monde a vu la photo où Donald Trump et sa famille sont aux côtés du pape François, qui a l’air particulièrement grognon (qui oserait le blâmer?). Comme l’internet peut (rarement) être un endroit magique, l’image a été transformée en plusieurs excellents memes. Notre favori est celui où le groupe est accompagné par différents personnages de films d’horreur, dont Damian, de The Omen, et les jumelles de The Shining. (Mathieu Horth Gagné)

5. Nourrir le quartier, nourrir la ville
L’exposition sur l’histoire de l’alimentation à Montréal mérite le détour. Saviez-vous que le premier marché public date de 350 ans et visait à éviter la spéculation sur le prix des aliments entre les 600 colons alors présents sur l’île? On se rend compte aussi qu’il y a moins de 100 ans, la rue Sainte-Catherine dans Westmount était bordée de milliers de laitues et que le quartier Notre-Dame-de-Grâce excellait dans la production de melons. Grâce à une foule d’artefacts, les anciens revivront la nostalgie de leurs produits d’enfance, tandis que les plus solidaires se féliciteront de voir que, même si l’alimentation s’est standardisée, des poches de résistance demeurent.
À l’Économusée du fier monde, jusqu’au 4 février 2018. (Mathias Marchal)

6. Les opératrices du téléphone
Belle découverte que cette série espagnole originalement appelée Las chicas del cable. À la fin des années 1920, à Madrid, ouvre une entreprise moderne de télécommunications. À une époque où les femmes sont cantonnées à leur rôle de femmes au foyer, quatre d’entre elles y sont engagées comme opératrices. On suit leurs histoires d’amour et familiales, leur émancipation ainsi que les magouilles des autorités qui espionnent les appels. Bien que ce soit un peu surjoué et que les intrigues soient vraiment grosses, c’est du bonbon. Sous-titrée en français et en anglais et diffusée sur Netflix. (Rachelle McDuff)

7. The Lost City of Z
Un récit d’aventures qui prend son temps, sans explosion, sans poursuite et sans love interest nunuche peut-il fonctionner à notre époque frénétique? The Lost City of Z prouve que oui. Le long métrage de James Gray nous plonge dans la quête obsédante (et vraie) de l’explorateur Percy Fawcett (magistral Charlie Hunnam) pour trouver une cité perdue au cœur de la forêt amazonienne. Sa facture extrêmement classique, qui rappelle les œuvres de David Lean (Laurence d’Arabie, Le pont de la rivière Kwaï), n’empêche pas le film de distiller un subtil message écologiste et antiraciste très 2017. À voir sur grand écran pour apprécier la superbe direction photo de Darius Khondji. À l’affiche au Cineplex Forum. (Benoit Valois-Nadeau)

On se désole pour…

Le décès de Roger Moore

Si Sean Connery a été le James Bond ultime, Roger Moore a été le James Bond le plus amusant et le plus charmant. Il réalisait des cascades folles, mais toujours avec ce petit sourire en coin, cette petite touche d’autodérision. Certains Bond de l’ère Moore étaient fabuleusement ridicules (Moonraker, quel classique!). L’acteur le savait et il riait avec nous. Roger Moore, qui faisait fondre ma mère, est décédé à l’âge de 89 ans d’un cancer. Il va nous manquer. (Mathieu Horth Gagné)

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