Soutenez

Rue de la Victoire: Tous les autres s’appellent Mohamed

Photo: Microclimat Films

C’est un destin d’une richesse inouïe que propose Frédérique Cournoyer Lessard dans son documentaire Rue de la Victoire.

Il s’agit de celui de Mohamed, un Tunisien stigmatisé par les siens qui, à force de persévérance et de volonté, arrive à s’affranchir en devenant artiste de cirque en France. Un personnage attachant fait de contrastes, véritable métaphore d’un pays en crise identitaire après sa révolution et qui revendique son indépendance.

«Je voyais qu’à l’intérieur de lui, il y avait beaucoup plus qu’une simple histoire, se remémore la réalisatrice, qui a fait sa connaissance à Paris au début de 2012. J’ai été happée par son existence, et il y avait des thèmes plus grands qu’il fallait que je mette à l’écran.»

Tout le monde peut s’identifier à cet être qui carbure à la passion. C’est le parcours presque universel du rêveur qui est trop souvent bafoué par la société, surtout dans le monde de l’art circassien.

«Même si on a fait nos preuves avec le Cirque du Soleil et le Cirque Éloize, les préjugés du lion, de la femme à barbe et du cracheur de feu qui n’ont pas fait de démarches artistiques ou intellectuelles ne sont jamais très loin», rappelle celle qui a étudié à l’École nationale de cirque de Montréal.

«Le film nous dit que oui, on a tous besoin d’amour, oui, on a tous besoin de reconnaissance, mais on n’a pas nécessairement besoin de l’approbation et du regard des autres pour écouter nos passions et foncer avec nos rêves.» – Frédérique Cournoyer Lessard, réalisatrice de Rue de la Victoire

Rue de la Victoire ne manque d’ailleurs pas de style : les différents numéros de danse et de cirque baignent dans une lumière qui élève constamment le héros et son propos. Un traitement libre et poétique qui composait déjà les précédents courts métrages de la cinéaste.

«J’aime cette idée que le mouvement du corps peut devenir un procédé narratif au cinéma, note l’admiratrice du metteur en scène Wim Vandekeybus. Il fallait s’éloigner de la simple captation esthétique et que chaque scène s’insère dans ce que le personnage vit, que chaque scène de cirque dise quelque chose et fasse avancer l’histoire.»

Rue de la Victoire est présenté au Cinéma Beaubien.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.