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Coyote Bill: une meute sauvage

Photo: Marie-Claude Meilleur

Jazz. Des ambiances de télésérie seventies, des cris canidés surgissant de la foule, un drummer qui s’exhibe le popotin sur l’avant-scène : bienvenue dans l’univers psychotropique du collectif Coyote Bill.

«Nos influences? Multiples. Il y a une volonté d’exprimer une rage et de groover façon Beastie Boys, même si nous sommes plus jazz, un peu plus Tower of Power. On retrouve également l’ascendant de James Brown et de Frank Zappa, de l’afrobeat, ainsi que du progressif et du psychédélique funk», analyse Martin Lizotte qui, en agitant un drapeau routier jaune depuis son banc de claviers, «call les shots», ce qui déclenche des cris de coyote venus du public au cours des spectacles charnels et festifs du collectif Coyote Bill.

Outre Lizotte, également membre de la formation cousine Papagroove, on trouve dans la meute le vétéran Charles Papasoff au sax, Olivier Bélisle à la guitare et aussi Benjamin «Benji» Vigneault à la batterie. L’as de la baguette, qui joue le mâle alpha au sein de la bande des neuf, a invité son père Gilles à l’écriture des paroles (Les Martiens), son pote Leloup pour une autre (Sons of Newton), ainsi que vieil ours Pagliaro.

«Benji? C’est le carburant qui maintient les loups affamés et en même temps joyeux. Bien qu’il ne nous donne pas toujours de la viande, il nous garde unis. Il a toutes sortes de talents, dont celui de mener les choses à terme et d’avoir réalisé l’album avec Charles Papasoff, pour qui il s’est donné corps et âme», poursuit le claviériste.

Heureux dosage entre improvisation et partitions écrites à l’avance, l’album éponyme paru en mai dernier a été arrangé par l’ensemble des membres. Et s’il déménage dans le lecteur CD, c’est encore sur scène que l’énergie brute, sauvage et phéromonale de la tribu atteint son paroxysme.

Objectif ultime, le Japon
À l’heure où l’industrie du disque vit sa pire crise existentielle de tous les temps, faut-il être complètement fou ou plutôt très audacieux pour se lancer dans un projet collectif comme le fait Coyote Bill? «C’est un peu notre Club des bisons des prairies. On n’a pas nécessairement d’ambitions commerciales, mais cela nous permet de nous défouler», lance Martin Lizotte.

Qu’à cela ne tienne, une espionne nous a soufflé que le groupe vise rien de moins que le marché japonais. «Oui, c’est notre délire, confirme Lizotte. Des gars du groupe ont dit : “On n’arrête pas ce projet tant qu’on n’a pas mis les pieds au Japon avec le Coyote!” C’est une espèce de phare d’horizon. Oui, on a lancé cette idée sous le signe de l’humour, mais il reste qu’il y a quand même une bonne part de vérité dans tout ça.»

En souhaitant que le Coyote aille un jour mordre les mollets nippons, nous irons pour l’instant hurler avec lui sous la lune de juillet montréalaise, au Jazz.

Coyote Bill
Sur la scène Bell
Jeudi à 22 h

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