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Aller-retour entre le Québec et Hollywood avec Denis Villeneuve

Photo: Steven Yates / Métro

Denis Villeneuve est revenu sur les grands moments de sa carrière, qui l’a mené de Bécancour à Los Angeles, dans le cadre d’une classe de maître organisée à l’occasion de la 36e présentation des Rendez-vous Québec Cinéma, dimanche.

Le plus québécois des cinéastes hollywoodiens (ou l’inverse, si vous préférez) s’est prêté à l’exercice lors d’une discussion animée par la pétillante Marie-Louise Arsenault (qui, a-t-on appris, photo à l’appui, est une amie de longue date du réalisateur de Blade Runner 2049).

Devant 1400 spectateurs qui l’ont accueilli chaleureusement (la rencontre devait d’abord être présenté à la Grande Bibliothèque, mais devant l’engouement, elle a été déplacée dans au Théâtre Maisonneuve), le sympathique réalisateur a d’abord réitéré son engagement envers la cinématographie d’ici.

«Ça me touche d’être ici au Rendez-vous du cinéma québécois. En tant que cinéaste, je me considère profondément québécois. Mais est-ce que je suis un cinéaste québécois en exerçant mon métier aux États-Unis, en racontant des histoires qui se passent un peu partout dans le monde, en parlant de d’autres réalités?» s’est questionné le créateur d’Arrival.

«Je me rends compte que j’ai une force à évoluer dans l’imaginaire ou dans la culture de quelqu’un d’autre. Évoluer dans ma propre culture provoque une peur… un blocage. Je suis le contraire de Xavier Dolan, a-t-il lancé avec son humour pince-sans-rire. Lui qui est doté d’une force incroyable, comme la majorité des cinéastes d’ici, à parler du Québec, de leur racines, de leur culture.»

«En tout cas, je le fais avec une sensibilité profondément québécoise et je sais que mon regard a été forgé par les gens d’ici, par plusieurs personnes dans mon parcours», a expliqué Villeneuve, citant au passage l’influence qu’ont eue sur lui Pierre Perrault et Michel Brault, les cinéastes d’animation de l’ONF et le directeur-photo André Turpin, avec qui il a tourné Incendies et ses deux premiers films, Un 32 août sur terre et Maelström.

Grand amateur de science-fiction depuis l’enfance (il travaille présentement sur une adaptation d’un autre classique, Dune), Villeneuve a trouvé à Hollywood l’endroit parfait pour à la fois peaufiner son art et réaliser des projets à la hauteur de ses ambitions.

«On imagine pas le degré de liberté qu’on a dans le cinéma américain, a-t-il mentionné, soulignant toute la latitude qu’il a eue tout au long de la conception de Sicario, d’Enemy ou de l’onirique Blade Runner 2049, malgré son budget de 185 M$US.

«Tout dépend des projets. J’ai choisi des projets où je travaillais avec gens qui avaient envie de travailler avec moi, où on me garantissait cet espace de créativité totale. Je ne suis pas capable de travailler si je ne suis pas profondément investi dans ce que je fais.»

Cet espace créatif, le cinéaste tient à le partager avec ses acteurs. «Sur chacun de mes productions, il y a des acteurs qui sont devenus des muses, des individus que j’ai envie de suivre dans leurs démarches et qui deviennent l’âme du film. Je m’assure, dans mon travail, d’avoir l’espace nécessaire pour protéger l’émergence de ces idées-là. C’est souvent dans cette spontanéité avec l’acteur que naissent les meilleures idées, qui sont souvent plus intéressantes que ce qui a été pensé pendant des mois.»

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