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Irréductible disquaire

Photo: Annie Savard-Filion/Urbania

Le format mp3 célèbrera ses 20 ans en 2013, mais n’aura jamais eu raison d’André Lemieux, mélomane de l’Indicatif, à Laval-des-Rapides.

Depuis quand tenez-vous boutique?
J’ai commencé en septembre 1980, à 22 ans. À l’époque, il y avait encore des cassettes. J’ai tout de suite priorisé la musique de dj’s. Je savais qu’avec ça, je ne me tromperais pas. MC Mario et Daniel Desnoyers venaient ici. Par contre, la vague des mp3, on n’avait vraiment pas vu ça venir.

Comment avez-vous fait pour survivre?
Je me suis toujours spécialisé dans ce que les autres n’offraient pas. Dans les années 1990, le Canada a arrêté de produire des vinyles, mais moi, j’ai continué à vendre des importations américaines et européennes. En 1997, j’ai commencé à vendre de l’usagé. Aujourd’hui, je vends beaucoup de musique de danse sociale. Les écoles de danse savent qu’elles trouveront chez moi de la musique qui n’est pas disponible en ligne, et ce sont des CD qui coûtent parfois assez cher.

Est-ce que vous aimez ça, la musique de danse sociale?
Sans être un danseur, j’ai appris à reconnaître les différents styles. J’analyse tout ce qui se passe en musique sans juger. Parfois, je suis tiraillé entre écouter la musique que j’aime, et la radio, pour pouvoir préparer mon palmarès.

Vous faites un palmarès?
Oui, chaque mois, je fais un palmarès de ce qui fonctionne le mieux. Je l’envoie par courriel à mes clients, et il est sur mon site internet, lindicatif.com. Avant, je le tapais à la machine.

Pourquoi ne vous fiez-vous pas simplement aux palmarès comme le Billboard?
Parce qu’on a vraiment une réalité locale, en musique, au Québec. Je suis très fier de mon palmarès, parce qu’il est assez précis.

Comment faites-vous pour deviner ce qui va pogner?
C’est un petit quelque chose. C’est dur à expliquer, mais c’est rare que je me trompe. Les gens me demandent si je suis DJ. Pourtant, je ne suis vraiment pas un gars de party. Je suis plutôt un analyste, et j’ai un petit côté mathématicien.

C’est pour ça que tout est bien classé chez vous?
Je suis très méticuleux. Mon top 1 500 des 1 500 tou­nes les plus populaires, du disco à aujourd’hui, est classé par BPM, titre, artiste, prix, année de parution et classement au palmarès cette année-là.

Êtes-vous du genre à être agacé quand on remet un disque à la mauvaise place?
Oui!

Visitez le site d’Urbania.

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