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L’affaire Dumont: l’innocence de l’art

Photo: Yan Turcotte

En janvier 1992, Michel Dumont, un père sans histoire, est condamné à une peine d’emprisonnement de 52 mois pour un viol qu’il n’a pas commis. Personne ne le croira non coupable, sauf l’amour de sa vie, Solange Tremblay, qui se battra sans relâche pour prouver son innocence. Aujourd’hui, Podz porte à l’écran ce fait marquant, avec Marc-André Grondin dans le rôle-titre. Entretien avec l’acteur, passionné par le projet.

À l’écran, il apparaît le dos voûté, la coupe de cheveux un peu dépassée, les lunettes rétro fumées et l’air de porter un poids immense sur les épaules. Il n’y a pas à dire, dans la peau de Michel Dumont, Marc-André Grondin est méconnaissable. Et impeccable. Il confie toutefois que cette posture et cette façon d’interpréter l’homme pris au centre d’une terrible erreur judiciaire lui sont venues assez naturellement.

«J’avais regardé pas mal de reportages sur Michel, parce que sa femme a tout gardé : entrevues, coupures de journaux… il y a du stock en masse!» se souvient Grondin lorsqu’on le rencontre pour discuter du film. «Une fois que j’ai visionné tous les DVD et fouillé dans les archives, quand je relisais le scénario, j’imaginais comment avait agi Michel dans ces situations-là. J’entendais sa voix.»

En visionnant les images bouleversantes de L’affaire Dumont, on se dit que l’expérience a dû être ardue pour l’interprète montréalais. Le sujet, l’ambiance… De fait, Grondin lui-même affirme que ce tournage «aurait pu être vraiment tough, dur et frustrant»… sauf qu’il y avait Podz. Et son équipe. «Travailler avec Podz, ç’a été une expérience exceptionnelle! s’exclame-t-il. Je ferais n’importe quoi avec lui, vraiment n’importe quoi! Son équipe est hallucinante! Dès la première journée de tournage, j’ai eu l’impression d’être dans la quatrième semaine. C’est super bien rodé! Je serais parti en Asie tourner huit mois avec ces gens-là, anytime!»

Il est vrai qu’une des choses qui attire toujours l’attention dans les réalisations de Daniel Grou, c’est la cohésion totale des départements. Directions photo et artistique, costumes, maquillage… Rien ne détonne ni ne dépasse. Et L’affaire Dumont ne fait pas exception à la règle. «J’ai dit à Podz que, si un jour, j’avais à réaliser un film, je prendrais son équipe, enchaîne Grondin. Et ça, d’après moi, c’est le plus beau compliment que je pourrais faire parce que je suis vraiment très difficile quand il est question des gens avec qui je travaille. J’aime les gens qui travaillent bien.»

Ce qui frappe aussi dans ce drame, c’est la détermination avec laquelle Solange Tremblay, incarnée par l’émouvante Marylin Castonguay, s’est battue pour prouver que l’homme qu’elle aimait était innocent. «C’est vrai qu’en lisant le scénario et en regardant toutes les archives, on se rend compte à quel point c’est Solange la véritable héroïne de cette histoire, affirme Grondin. Se donner autant et faire autant avec si peu! Et ce n’est pas une femme qui a une maîtrise en droit. Mais elle a une tête et du chien! C’est super beau ce qu’elle a réussi à faire. Et ce n’est pas fini. C’est une histoire qui n’est pas réglée encore…»

Comme Podz [voir notre entrevue en page 27], Grondin souligne que travailler sur ce projet et, du coup, décortiquer L’affaire Dumont lui ont fait réaliser à quel point il est important de «demander de l’aide si on fait face à une erreur judiciaire». «Quand on se retrouve dans une situation comme celle-là, il faut savoir qu’il y a des organisations et des gens qui peuvent nous offrir du soutien. On n’est pas tous des PDG d’une multinationale avec une trentaine d’avocats qui travaillent pour nous autres! Si tu es une mère ou un père monoparental, ou que tu es sur l’assurance chômage, sans ressources, il faut que tu ailles chercher de l’aide. Il faut que tu parles de ton histoire.»

L’affaire Dumont
En salle vendredi prochain

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