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Le redoutable: À nous Godard

Photo: MK2 Mile End

Après son savoureux film muet The Artist, Michel Hazanavicius demeure dans le merveilleux monde du cinéma avec Le redoutable, où il suit la figure de proue de la Nouvelle Vague.

1967. Jean-Luc Godard est au sommet de son art.

L’accueil réservé à son opus La Chinoise et le climat contestataire de l’époque le font toutefois tomber de son piédestal. Ce long métrage, librement inspiré des écrits de la comédienne Anne Wiazemsky (qui était alors en couple avec le créateur de À bout de souffle), est à la fois une histoire d’amour et une chronique de ses échecs et de ses remises en question.

Une riche matière première qui fait écho à la carrière de Michel Hazanavicius. À la suite du triomphe planétaire de The Artist et de ses nombreux Oscars, il a mordu la poussière avec son drame de guerre The Search.

«J’ai créé quelque chose qui m’appartient peut-être plus à moi qu’à Godard, déclarait le metteur en scène, rencontré lors de son passage à Cinemania. Il y a des endroits où je me suis senti légitime de m’investir avec des choses à moi.»

«Bérénice (Bejo, sa conjointe, qui est également une actrice réputée) m’a dit une fois qu’elle pensait que c’était un autoportrait. Je ne pense pas… le type est tellement pas sympa que… mais je crois que je vois de quoi elle parlait.»

«Ce n’est pas un film sur Godard. C’est un film sur plein d’autres choses, mais le personnage principal est Godard.» – Michel Hazanavicius, réalisateur du Redoutable.

Extrêmement référentiel, le long métrage emprunte le style et les codes du réalisateur de Pierrot le fou, autant sur le plan du montage que de l’image, de l’utilisation de la voix hors-champ, des mots et de cette façon de s’adresser à la caméra. Surtout que le maître du septième art est personnifié par l’acteur truffaldien Louis Garrel, bluffant de ressemblance.

«C’était un des gros enjeux du film, de ne pas laisser la forme prendre le dessus sur le fond, précise le cinéaste. J’avais tout le temps en tête cette idée de trouver un équilibre et de ne jamais perdre de vue que l’histoire était en train de se raconter, que les personnages avaient de vrais enjeux.»

Une partie de plaisir
À l’image de The Artist et des deux épisodes d’OSS 117, Le redoutable joue sur une forme existante, créant une sorte de satire ludique. «Il y a une espèce d’idée reçue que la légèreté serait superficielle, et je ne suis pas du tout d’accord avec ça, explique son réalisateur Michel Hazanavicius. Il y a une forme d’élégance et de noblesse dans l’humour… J’aime bien travailler sur des clichés pour les bouger un peu. Je fais croire aux gens que je leur donne ce qu’ils attendent, alors que je vais leur donner autre chose. Il y a un petit jeu comme ça, un peu sophistiqué et méta, qui se met en place avec le spectateur, et c’est plutôt agréable.»

En salle vendredi.

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