Soutenez

Quand l’amour se creuse un trou: Sortir des tabous

Photo: Stéphane Lavoie/Collaboration spéciale

Une septuagénaire noue une relation amoureuse avec un adolescent dans le film Quand l’amour se creuse un trou.

Non, cette histoire n’est pas autobiographique. Elle est néanmoins très personnelle pour Ara Ball. Le réalisateur utilise son premier long métrage pour dire adieu à son adolescence et rendre hommage à sa grand-mère, qui lui a montré Harold et Maude à l’âge de 12 ans.

Maître de la provocation avec ses courts métrages Vie d’ruelles, Le pédophile et L’ouragan Fuck You Tabarnak, le metteur en scène change de registre, gardant sa touche satirique tout en y intégrant une tendresse et une poésie insoupçonnées.

«Forcier dit que j’ai le péché imprimé dans la face.» – France Castel, actrice fétiche du cinéaste André Forcier, qui trouve dans Quand l’amour se creuse un trou un nouveau rôle de séductrice.

C’est pourtant l’histoire d’amour taboue entre une femme de 73 ans (France Castel) et un ado de 17 ans (Robert Naylor, également compositeur de la musique) qui risque d’accaparer l’attention.

«Je n’ai pas fait le film pour choquer les gens, maintient le cinéaste. Je l’ai fait pour avoir une ouverture d’esprit et parler d’un sujet dont on ne parle pas souvent.»

«Parce que généralement, on voit la jeune fille et l’homme plus vieux», avance France Castel, qui rappelle le second thème sensible du récit: la sexualité des femmes d’âge mûr.

Ce désir d’abord intellectuel devient une passion charnelle entre âmes sœurs, livrée au cours de moments délicats.

«Ces scènes intimes étaient les plus difficiles, admet la mythique actrice. Elles sont suggérées, faites avec respect, mais ce n’est pas une chose que j’ai tripé à faire. C’est confrontant de voir un jeune corps avec un vieux corps.»

Elles s’avéraient néanmoins essentielles s’il faut en croire le scénariste, qui a tout planifié longuement afin de trouver le ton juste. «C’est très fragile; on ignore si ça va marcher ou pas, concède-t-il. Le premier baiser a été fait en un plan. La première fois, ça n’a pas marché, mais la deuxième prise était tellement parfaite! On avait tous les larmes aux yeux. J’ai pris les deux acteurs dans mes bras. C’est à ce moment qu’on a su qu’on avait un beau film dans les mains.»

En salle dès vendredi

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.