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Rencontre impromptue avec Yann Perreau

Photo: Valérie Jodoin-Keaton

Pour son quatrième album, À genoux dans le désir, Yann Perreau chante les mots du poète Claude Péloquin, (bien) entouré d’une dizaine d’artistes féminines.

Tout a commencé par une rencontre impromptue. À l’automne 2009, Claude Péloquin, poète de la Révolution tranquille (l’homme derrière la fameuse citation «Vous êtes pas écœurés de mourir, bande de caves!») propose à Yann Perreau, poète des temps modernes, de mettre en musique des textes qui dormaient dans ses tiroirs. «Je sais qu’on fait le lien entre ce projet et ma participation à 12 hommes rapaillés, mais non, ça s’est vraiment passé par une amitié, une sorte d’accident, assure Perreau. Ç’a vraiment cliqué entre Claude Péloquin et moi. J’ai l’impression de me voir à 70 ans quand je le regarde!»

Inutile de dire qu’il a été inspiré, Yann, par les quelque 300 pages de textes que lui a envoyées le poète. «Claude m’a laissé toute la liberté, se réjouit-il. Il y a des pièces, comme Vertigo de toi, dont j’ai gardé grosso modo le texte complet en ne coupant que de petits bouts ou en changeant un mot ici et là pour que ça fonctionne dans le rythme, avec les rimes… il y a des chansons qui ont été bâties à partir de quatre ou cinq poèmes différents que j’ai collés ensemble. Et Claude m’a aussi laissé co-écrire les textes de Qu’avez-vous fait de mon pays et de Les temps sont au galop. Je me suis basé sur des phrases fortes et me suis permis d’écrire des passages.»

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Un travail qui n’a pas été une mince affaire; le chanteur confie même avoir passé plus de temps à mettre en musique les textes de À genoux dans le désir que ceux qu’il a écrits lui même pour ses précédents opus. «En même temps, c’est plus facile, comme j’ai déjà le texte et que ce n’est pas moi qui en suis le père, j’ai la tête libre pour faire la musique, explique-t-il. Par contre, je voulais me les approprier et faire en sorte que ça ne déstabilise pas trop, que ça ne soit pas trop loin de mon univers. Je pense que ç’a marché, parce que, quand je faisais écouter ma maquette à des amis sans leur expliquer le concept, ils ne captaient pas tout de suite que ce n’était pas mes textes.»

Et même si, de prime abord, À genoux dans le désir était destiné à être un projet parallèle pour l’artiste – il était déjà en train d’écrire un disque quand Claude Péloquin l’a approché –, il le considère désormais comme faisant partie intégrante de son œuvre. «J’ai vraiment l’impression de chanter mes chansons, dit-il. J’ai tellement travaillé là-dessus, je l’ai produit, réalisé avec François Chauvette… c’est vraiment mon quatrième album.»

Et de son propre aveu, le fait de travailler à partir des mots d’un autre a contribué à l’emmener ailleurs, musicalement : «C’est sain, parce que, rendu au quatrième album, le monde commence à m’avoir entendu pas mal, fait remarquer Perreau. Alors, je me suis dit que c’était le temps d’ouvrir encore plus les possibilités. Par exemple, Qu’avez-vous fait de mon pays, qui est une sorte de chant quasi patriotique, c’est quelque chose que je n’avais jamais osé faire avant… Et d’un autre côté, je suis revenu à certaines sonorités similaires à celles de mon premier album.»

Et tant qu’à être dans les nouveautés, une fois que sera terminée l’aventure À genoux dans le désir, il aimerait se diriger vers quelque chose de complètement différent : «J’ai toujours eu une carrière changeante, et avant d’avoir 40 ans, j’ai envie de me taper un ost* de gros trip rock! Des tounes à trois accords, sans me casser la tête avec les arrangements… J’ai envie de faire des arénas!»

Chercher la femme
Si on prête attentivement l’oreille en écoutant À genoux dans le désir, on reconnaît les voix de Marie-Pierre Arthur, Ariane Moffatt, Elisapie Isaac, Eleni Mandell, Lisa LeBlanc… Chose certaine, il sait s’entourer, Yann Perreau, puisqu’il a fait appel aux femmes les plus «hot» de la scène musicale actuelle!

«Mets-en»! approuve-t-il joyeusement, précisant qu’à son grand bonheur, les filles ont toutes accepté d’emblée de participer au projet. «Il y a quelque chose, une sorte d’ouverture, d’assez féminin, dans la poésie de Claude Péloquin, poursuit-il. Et dans toutes les chansons, au départ, je faisais mes back vocals moi-même, et j’ai pensé à des voix de femme plutôt.»

Des voix qui se font néanmoins très subtiles. «Je voulais juste une petite touche, dit-il. Je ne voulais pas que ça devienne “l’album de duos de Yann Perreau”!»

À genoux dans le désir, en magasin dès mardi
Lancement au Club Soda
Jeudi et vendredi à 20 h

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