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Juste à Temps Ø au FNC

Photo: Collaboration spéciale

«J’ai toujours été un peu en marge, un peu “contre”», affirme Julien Fonfrède. Ce qui n’empêche par le programmateur de la section Temps Ø de sélectionner des films qui plaisent. Beaucoup.

C’est en 2004 que le FNC, «un festival qu’il adore», est allé chercher Julien Fonfrède et lui a confié le mandat de «changer un peu son image et de rajeunir sa clientèle». Ainsi est née Temps Ø, une section où se ramasse «le genre de films qui font habituellement dire aux programmateurs des grands festivals: ‘‘Ouf! Qu’est-ce qu’on fait avec ça?’’»

Depuis huit ans, donc, celui qui a déjà été directeur de la programmation Asie à Fantasia s’emploie à dénicher des œuvres «libres dans leur forme et dans leur sujet». Cette année, 15 films composent Temps Ø. Des films qui ont parcouru le grand circuit festivalier dont font entre autres partie Cannes et Toronto, mais qui ne sont pas forcément les films qui y sont ressortis du lot. «Dans ces événements, ces œuvres passent souvent à la trappe, observe Julien. Mais ce sont quand même de très grands films. Des films qui représentent quelque chose à la fois artistiquement et socialement.»

En effet, ces œuvres provoquent souvent de fortes réactions. Parfois comiques, d’autres fois beaucoup moins. Cette année, par exemple, le cinéphile a sélectionné l’éclaté et punk Le grand soir, de Benoît Delépine et Gustave Kervern, duo qui nous avait offert l’explosif Louise-Michel en 2008. Et puis, dans un tout autre registre, il a mis la main sur Clip, portrait d’ados très cru et rentre-dedans de la cinéaste serbe Maja Miloš. «Par rapport aux éditions précédentes, j’ai choisi beaucoup plus de films ‘‘sérieux’’. Comme Dollhouse, de Kirsten Sheridan, ou cet ovni qu’est The Legend of Kaspar Hauser, de Davide Manuli», confie-t-il.

Des longs-métrages qui voisinent de grands films japonais. «Je ne sais pas si j’étais sous une bonne étoile, mais avoir pu obtenir le nouveau Sion Sono et les derniers Takeshi Kitano et Kiyoshi Kurosawa, c’est tout simplement génial! se réjouit le programmateur. Là, pour le coup, ce sont de grosses, grosses valeurs sûres!»

Aimant «créer l’événement», Julien rappelle aussi qu’il pense constamment aux spectateurs en faisant ses choix. «Je programme toujours en me disant : ‘‘Je veux être dans la salle! Je veux le voir au festival, ce film!’’» Sans aucun doute, plusieurs auront cette réaction en apprenant la projection gratuite du film-concert The Chemical Brothers: Don’t Think, d’Adam Smith. Un happening qui se tiendra vendredi, à 22 h, au quartier général du FNC. «Ça va être cool!» promet-il.

S’il concède finalement que sa section est «difficile à décrire», Fonfrède affirme que, de plus en plus, elle trouve son identité. «Au début, il y avait, genre, 15 personnes dans les salles. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Temps Ø complète les autres sections. C’est devenu un espace de liberté.» Et un espace à investir.

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