Soutenez

Damien Robitaille: l’homme que je suis

Photo: David Marcotte/Métro

Le Franco-Ontarien Damien Robitaille lance Omniprésent, un troisième album sur lequel il explore les sonorités latines.On l’a connu pour ses chansons de crooner sympathique – Mot de passe, Électrique, Plein d’amour… –, et le ton léger de L’homme qui me ressemble et d’Homme autonome est encore au rendez-vous sur son troisième album, Omniprésent. «Ta maman m’amadoue, et ton papa s’en fout!» «Elle est si exotique!/Au cœur ethnique/Beauté chic, belle atypique/c’est contre la loi d’être aussi érotique!» chante-t-il entre autres. Chose sûre, le chanteur franco-ontarien, qui a accordé des entrevues aux journalistes dans une limousine  (!), ne se prend pas au sérieux. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas authentique.

«Il y a un temps pour se prendre au sérieux, mais au fond, je suis un entertainer, je veux divertir les gens avec mes chansons, et ils peuvent le prendre comme ils le veulent, soutient-il. Il y a plusieurs niveaux aux pièces… mais elles viennent toutes de mon cœur. C’est basé sur des vraies choses que je vis. Peut-être qu’éventuellement, avec le temps, l’évolution, je vais ressentir le besoin d’être plus sérieux. Quoique ça reste des chansons pop, ce n’est pas fait pour être super intense et lourd! Mais déjà, je trouve qu’Omniprésent est plus sérieux que sur les albums d’avant.»

Certaines des pièces (Au pays de la liberté, Mambo métissé) peuvent même sembler tendre vers l’engagement social, bien que Damien Robitaille souhaite que ses pièces demeurent le plus universelles possible et que les gens puissent s’y identifier. Mais il dit aussi que les paroles de certaines pièces ont été inspirées par les escales de sa tournée dans divers pays du monde. «J’ai voyagé dans des endroits où je faisais partie d’une minorité visible, comme en Haïti; en Pologne, c’était autre chose, puis en Colombie, en Argentine… Ça m’a vraiment ouvert les yeux sur l’immensité du monde, sur toutes les cultures différentes qu’on a et sur le fait que Montréal est un melting pot.»

C’est sans doute l’Argentine qui a laissé l’impression la plus forte au chanteur, puisque c’est à la suite d’un passage dans ce pays qu’il a eu envie d’explorer les sonorités latines qui teintent fortement Omniprésent. «J’ai été en Argentine il y a quelques années en tournée, et je ne parlais pas un mot d’espagnol. Quant aux Argentins, ils ne parlent pas français, ni vraiment anglais… C’était frustrant! En revenant à Montréal, j’ai commencé à suivre des cours, je me suis fait des amis qui parlaient espagnol, j’ai commencé à fréquenter des endroits latinos… et par le fait même, j’ai commencé à écouter beaucoup de musique d’Amérique latine.»

Robitaille n’a pas voulu faire un album de musique latine, mais s’est imprégné de culture latine – en s’achetant bongo et cloches à vache, par exemple – pour donner une couleur à sa musique. «Quand je suis en tournée, j’enregistre des petites idées ici et là, des bouts de textes, des riffs de musique, raconte-t-il.

J’avais hâte d’avoir de nouvelles chansons à chanter en spectacle, alors j’ai décidé de prendre le temps d’assembler le tout et de bâtir un album… et c’est ce que ça a donné. Il n’y a jamais vraiment rien de prémédité. J’écris mes chansons, et c’est juste par la suite que je vois les liens entre elles… Dans ce cas-ci, le rythme. Je pense qu’il faut laisser l’inconscient s’exprimer quand on compose.»

Présent sur scène et à l’écran
«Je suis partout, mais je ne suis pas là», chante Damien Robitaille sur la pièce-titre d’Omniprésent, faisant un clin d’œil à ceux qui affirment – avec raison – que l’artiste est de tous les événements de la scène québécoise. «Je ne dis pas non à grand-chose, beaucoup de beaux projets m’ont été proposés, et j’aime garder mes horizons ouverts, rester actif, dit-il. C’est ça qui garde vivant. Jouer dans un film [La sacrée, de Dominic Desjardins], c’était cool, faire des spectacles, faire des chansons pour d’autres… J’aime être diversifié!»

Et ce n’est pas près de se terminer, puisqu’avant d’entreprendre sa tournée – sa rentrée montréalaise aura d’ailleurs lieu au Métropolis le 4 avril –, Robitaille se retrouvera devant les caméras, tout de suite après le lancement d’Omniprésent. «Je pars deux semaines aux États-Unis pour le tournage d’un documentaire sur la francophonie là-bas, explique-t-il. C’est un roadtrip. J’ai le rôle principal, je me promène dans le pays à la recherche de communautés francophones… On pense automatiquement à la Louisiane, mais il y en a d’autres ailleurs. Déjà qu’on ne connaît pas beaucoup les communautés francophones du Canada, alors imagine celles des États-Unis!»

Omniprésent
En magasin dès mardi

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.