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L'affaire Coca-Cola: La boisson ensanglantée

Quand c’est OK, c’est Coke? Pas pour les cinéastes Germán Gutiérrez et Carmen Garcia. Après avoir appris que des centaines de dirigeants syndicaux avaient été assassinés ces dernières années, le duo a décidé d’enquêter, se déplaçant jusqu’en Colom?bie et notant l’implication de plusieurs compagnies internationales qui ferment les yeux sur ces crimes.

C’est là qu’est née L’affaire Coca-Cola, qui n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre. «Ç’a été compliqué, mais je n’ai pas eu de menace et l’équipement n’a pas été saisi», explique Germán Gutiérrez qui était directement sur le terrain à filmer et à poser des questions. La tâche était pourtant considérable. Pendant trois années, le tandem a suivi les avocats étasuniens Terry Collingsworth et David Kovalik, qui multipliaient les poursuites judiciaires contre le géant des boissons gazeuses, les accusant d’être impliqués dans des affaires de meurtres, d’enlèvements et de torture.

«On ne dit pas que c’est Coke qui a commandé les assassinats, tempère Car?men Garcia. Mais ils ont une responsabilité indirecte. C’est de la non-assistance à personne en danger.» La multinationale américaine n’a pas apprécié l’existence d’un tel documentaire et elle l’a fait savoir clairement en réclamant une injonction contre le projet.

«Coca-Cola intimide les gens qui sont en train de présenter le film, raconte celui à qui l’on doit également Qui a tiré sur mon frère? et La familia latina. Comme quoi le contenu est diffamatoire envers la compagnie et qu’il y a des éléments qui rompent un contrat de confidentialité de négociations hors cours. C’est carrément « si vous le présentez, on va vous
poursuivre ».»

Un exemple positif
La poussière est donc loin d’être retombée, et une riposte de la société de l’ours polaire qui se désaltère sur sa banquise est toujours à prévoir. La réalisatrice ignore toujours quoi faire pour modifier cette situation délicate.

«Si j’avais une réponse, je ne ferais peut-être pas de films, mais de la politique. Je pense que c’est important d’être au courant de ces choses-là… Ça serait intéressant si Coke changeait ses pratiques dans les pays comme la Colombie, la Turquie et le Guatemala. Qu’à partir de demain, une compagnie très connue respecte les droits des humains et des travailleurs. Le commerce équitable ne devrait pas être seulement pour le café et le thé.»

Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et il y aura de nombreuses  batail?les à mener et à gagner. En attendant, Germán Gutiér?rez et Carmen Garcia continueront à braquer leurs objectifs sur des inégalités sociales partout sur la planète.

«Je n’ai pas l’impression de montrer uniquement des aspects qui vont mal, nuance la cinéaste en souriant.  Dans L’affaire Coca-Cola, je montre des choses positives avant tout, c’est-à-dire des gens qui trouvent que les choses vont mal et qui font tout pour changer la situation, jusqu’à donner leur vie. C’était ça l’idée du film. Plus que taper sur Coca-Cola.»

L’affaire Coca-Cola
En salle dès aujourd’hui

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