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L’Histoire, selon Quentin Tarantino

Quentin Tarantino apparaît dans un caméo dans sa dernière réalisation, Django Unchained Photo: Alliance films

Quentin Tarantino nous plonge dans l’Amérique esclavagiste avec son plus récent film, Django Unchained.

Django Unchained (Django déchaîné) est un film si brutal qu’il a tiré des larmes à son réalisateur Quentin Tarantino. À Toronto, pour la première canadienne du film, il a raconté comment il avait éclaté en sanglot lors du tournage de la scène où Broomhilda (la femme du personnage titre jouée par Kerry Washington) se fait sauvagement fouetter.

«J’étais derrière la caméra et Kerry est venue me voir, raconte Tarantino. J’étais incapable de la voir parce que mes yeux étaient noyés dans les larmes.» Ce n’est pas tant la violence de la scène que le contexte l’entourant qui a ému le réalisateur et scénariste. «C’était une scène très intense, admet-il. L’endroit où nous l’avons tournée est empreint d’histoire et est marqué par le sang. À cet endroit, on trouvait jadis des résidences d’esclaves. On pouvait presque sentir leur présence», poursuit-il.

Le film, qui sera projeté en salle à partir du 25 décembre, est une version adoucie de celle qu’avait d’abord soumis Tarantino à la Motion Picture Association of America. «Ils avaient donné une cote R [les enfants de 17 ans et moins doivent être accompagnés d’un adulte] à cette première version», explique Tarantino.

Ce ne sont pas les censeurs qui ont demandé une révision du film, mais bien l’adepte du gore lui-même. Malgré cet adoucissement, plusieurs scènes sont difficiles à voir, même pour les spectateurs les plus courageux. «Personnellement, j’étais capable de regarder le premier montage du film, dit Tarantino. Mon seuil de tolérance est élevé. Mais quand nous avons présenté le film au public, ça les traumatisait un peu trop. C’est aussi simple que ça. En bout de ligne, je veux que le public apprécie mes films.»

D’une longueur de presque trois heures, Django déchaîné, un western spaghetti à la sauce Tarantino, se veut un hommage au réalisateur italien Sergio Corbucci, à qui l’on doit Django, l’original. Le film suit Django (Jamie Foxx), un esclave devenu chasseur de primes qui souhaite délivrer sa femme des mains du vilain propriétaire de plantation Calvin Candie (Leonardo DiCaprio).

Le film nous plonge dans les États-Unis de l’avant Guerre civile, mais on demeure dans l’univers du réalisateur de Pulp Fiction. «Je n’ai pas tenté de faire passer un message avec ce film, explique Tarantino. Je ne voulais pas faire un éditorial sur l’esclavage. Je voulais simplement dépeindre ce qu’étaient les États-Unis à cette époque où l’esclavage était la norme.»

«Plutôt que de faire de beaux discours sur la chose, ou pointer du doigt l’Amérique, j’ai voulu transporter le spectateur à cette période, l’amener au cœur de cette réalité.»

Django Unchained
En salle dès mardi

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