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Purity Ring, de l’électro canadien atypique

Megan James et Corin Roddick, les deux membres de Purity Ring Photo: Sebastian Mlynarski
Michael-Oliver Harding - Métro

Megan James, de Purity Ring, éprouve une grande fascination pour le corps humain, mais pas pour la fichue étiquette de «scène musicale montréalaise».

«La plupart du temps, je prends ça comme un compliment», affirme Megan James, chanteuse à la voix cristalline du duo de synth-pop onirique Purity Ring, en parlant de tous les qualificatifs plus ou moins imaginatifs (witch-house, dreamwave, nu-goth) qu’emploient les journalistes et les fans pour décrire sa musique. «Ça me fait apprécier des interprétations auxquelles je n’avais pas songé. Par contre, parfois, les gens projettent des idées que je n’aurais jamais associées à ma musique, comme ceux qui y voient des références codées à l’ecstasy! C’est étrange, mais ce sont les risques du métier!»

Les Canadiens Megan James et Corin Roddick ont connu un succès indie monstre en 2012 avec leur premier album, Shrines, un excellent condensé de mélodies électro-pop décalées et de textes à la fois bouleversants et plutôt étonnants! Sur la pièce Belispeak, entre autres, James demande à son interlocuteur imaginaire de «perforer de petits trous dans ses paupières afin qu’elle puisse l’observer lorsqu’elle dort».

Lorsqu’on lui demande de commenter sa fascination pour l’anatomie et les relectures poétiques du corps humain, elle avoue que ça remonte assez loin. «J’ai toujours été emballée par le corps humain, ainsi que par la relation entre le corps, les émotions et la nature. C’est pourquoi ça refait constamment surface dans mes paroles! Mais je dirais qu’il s’agit plus de recréer l’anatomie façon DIY que des réflexions sensées et bien fondées!»

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Le duo entamera demain une tournée nord-américaine au National. Phénomène médiatique à noter : depuis les débuts de Purity Ring, les journalistes prennent un malin plaisir à voir dans la formation l’aboutissement d’un courant de synth-pop en pleine effervescence à Montréal. On n’a qu’à citer Grimes, Doldrums, Braids et autres groupes électroniques issus du Mile-End. Chose que James peut comprendre, même si elle tient toutefois à corriger le tir. «Souvent, après nos spectacles, des gens viennent nous dire : ‘‘J’aime vraiment la musique canadienne en ce moment.’’ C’est super, mais la réflexion ne tient pas vraiment la route.»

En effet, conclure que Purity Ring aurait grandement été influencé par notre «foisonnante» scène locale reviendrait à avouer qu’on en sait très peu à propos de ce duo originaire… d’Edmonton (Corin a déménagé à Montréal il y a un an, tandis que Megan habite à Halifax). «Ça permet aux fans de mieux se situer par rapport à la musique et de s’emballer, ce qui est formidable. Mais au-delà de cet enthousiasme, et du fait que nous faisons tous de la musique électronique portée par des voix douces et aériennes, nous ne partageons pas grand-chose!»

Purity Ring
Au National
jeudi à 20 h 30

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