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Entrevue avec un sculpteur au musée Grévin

Photo: Daphné Caron/Urbania

Le musée Grévin ouvrira bientôt ses portes à Montréal, et pour l’occase, comme disent les Français, l’organisation nous a envoyé son sculpteur le plus expérimenté, Éric de Saint Chaffray.

C’est vous qui êtes le sculpteur en chef des musées Grévin?
Nous sommes une quinzaine de sculpteurs dans l’équipe, mais c’est moi qui suis le plus ancien. Je fais ça depuis plus de 25 ans!

Alors, vous avez dû sculpter un paquet de célébrités.
Oui, j’ai fait 150 personnages dans ma carrière, mais pas seulement des gens connus. Au musée, il y a plusieurs anonymes, des figurants pour illustrer les batailles ou des spectateurs, par exemple. Mais c’est vrai que j’ai sculp­té une bonne quantité de célébrités.

On veut des noms!
Bah, il y a par exemple Yves Montand, Monica Bellucci, Charles Aznavour et Nicolas Cage.

Est-ce que c’est vous qui avez sculpté notre Céline Dion nationale?
Celle de Montréal, oui, mais pas celle de Paris.

Alors, ça veut dire qu’il y a deux Céline en ce moment?
Oui, mais à terme, celle de Paris risque d’être remplacée. On doit mettre à jour nos sculptures pour qu’elles reflètent le mieux possible ce à quoi ressemblent les personnes en ce moment. Il faut repartir de zéro, parce que la sculpture sur cire, ce n’est pas comme la chirurgie plastique.

Comment décide-t-on qui aura l’honneur d’être sculpté?
C’est l’Académie Grévin qui choisit. Elle est formée de personnes qui connaisent différents milieux, comme des journalistes spécialisés, et de personnalités, comme Bernard Pivot.

Pourquoi la cire est-elle le matériau de prédilection?
C’est utilisé depuis l’Antiquité parce que c’est un peu translucide, et ça capte la lumière de la même façon que la peau. En plus, parce que c’est tendre, on peut y greffer des cils, des cheveux et des sourcils.

Qu’est-ce qui a changé dans la technique de sculpture sur cire depuis vos débuts?
Ce qui a changé du tout au tout, c’est la modélisation 3D. Avec le scanneur 3D, on peut aller beaucoup plus loin dans la ressemblance, en captant des choses qu’on ne perçoit pas dans la photo, comme les asymétries.

Qu’est-ce qui est le plus difficile à sculpter?
Les visages ronds et sans défauts, ceux des jolies femmes par exemple. Il n’y a pas autant de détails auxquels s’accrocher. Sans compter que les jolies femmes réagissent parfois bizarrement lorsqu’elles se voient en cire. Ce n’est pas toujours ainsi qu’elles s’imaginaient!

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