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Louis-José Houde: se tenir debout

Photo: Collaboration spéciale

Louis-José Houde revient sur scène avec son troisième one-man-show, Les heures verticales. Une expression qui lui a été inspirée par Louis-Ferdinand Céline et qui réfère aux heures passées debout face à l’adversité, dans un spectacle qui parle de thèmes comme le vieillissement, l’esclavage, l’euthanasie… mais qui sera drôle, nous promet-il! Métro a rencontré l’humoriste chouchou des Québécois, qui fait ses choix de carrière par passion et non par calcul.

Louis-José Houde ne s’arrête jamais. Celui qui, au cours d’une tournée de 3 ans, a offert quelque 400 représentations de son dernier spectacle, Suivre la parade, écrit quotidiennement, même pendant les tournées, et ne quitte jamais trop longtemps la scène. «Contrairement à mes collègues, je ne prends pas trop de temps entre les tournées, lance-t-il. Plus je joue, plus j’apprends de trucs. Aller en France m’a beaucoup appris. Retourner faire des bars entre les tournées, ça te remet à ta place, ça te fait jouer différemment. Je me reposerai quand je serai vieux!»

Ce qui ne signifie pas que l’humoriste accepte toutes les offres et veuille être vu le plus souvent possible, bien au contraire. S’il a déjà été à la barre d’émissions de télévision, Houde s’est fait plutôt discret dernièrement. «Je vais dans un minimum d’endroits sur le plan médiatique, affirme-t-il. J’ai eu plusieurs offres de projets d’émissions, que j’ai refusées, un peu pour éviter la surexposition. Et surtout, pourquoi j’arriverais brûlé à mes shows pour quelque chose qui, au fond, n’est pas ma priorité? Depuis que j’ai 19 ans, ma priorité, c’est qu’il y ait du monde à mes shows. Peut-être qu’entre deux tournées, je vais avoir une bonne idée, un bon flash, travailler avec des auteurs. Mais, pour l’instant, la télé d’ici n’a pas besoin de moi.»

Le public montréalais, par contre, l’attend de pied ferme. Rappelons qu’en novembre dernier, avant même les premières représentations du spectacle, Louis-José Houde célébrait la vente des premiers 100 000 billets pour Les heures verticales. Et bien que les spectateurs aient manifestement très hâte de voir «du Louis-José Houde», ce dernier ne suit que son instinct quand vient le moment de décider ce qui fonctionne ou non. «Il faut simplement que je sois à l’aise quand je fais de l’humour, dit-il. Louis-José Houde, ça deviendra ce que ça a à devenir. Je ne me sens pas pris dans un créneau ou dans quoi que ce soit. Je ne fais pas de calculs quant à ce qui va fonctionner ou pas. Si je trouve qu’un numéro est drôle, il y a de bonnes chances qu’il rejoigne quelqu’un quelque part aussi!»

Et c’est le cas, d’après les réactions qu’il a pu observer jusqu’à présent au cours de sa tournée. «Je vois les gens dans la salle avoir des tics qu’ils n’avaient pas avant, comme se tenir les mâchoires parce qu’ils ont mal d’avoir trop ri… Il faut dire que je ne leur laisse pas grand chance, concède-t-il. Dans Suivre la parade, il y avait beaucoup de longs monologues de
15 ou 20 minutes, tandis que là, c’est comme 50 petits blocs d’une minute et demie.»

L’humoriste considère d’ailleurs que ce spectacle, dans lequel il adopte une mise en scène très classique, dans la plus pure tradition du stand-up comique, est son plus rythmé à ce jour. «Ce sont de petits blocs qui, à la fin, donnent un long métrage, en quelque sorte. Il y a un fil conducteur, une continuité. Et il n’y a pas de moments lourds, même si certaines prémisses peuvent avoir l’air lourdes; je parle de vieillissement, j’ai aussi un petit morceau sur l’esclavage, l’euthanasie…»

En fait, explique-t-il, le spectacle est beaucoup moins lourd que ce qui avait été annoncé il y a un an, lors de la prévente des billets. «L’humour, tant que c’est sur papier, ça n’existe pas vraiment, fait remarquer l’artiste. C’est avec le public que ça devient concret. Les thèmes que j’aborde ont parfois été durs à rendre drôles; j’ai gardé certains numéros que j’avais au départ et j’en ai enlevé beaucoup. Et le show, de lui-même, est devenu très positif, très feel good, plein de lumière.»

Du reste, ce spectacle est sans doute celui où on voit le plus le «vrai» Louis-José Houde, croit ce dernier. «Aujourd’hui, j’écris moins de numéros sur un thème “original”, compare-t-il. Dans mon premier show, j’avais des numéros sur les orteils ou l’alphabet, c’était bien cute, de beaux exercices… mais c’était surtout de la performance, ça ne venait pas chercher le monde.»

Le secret de la réussite : être honnête avec soi-même. «Il ne faut pas essayer d’atteindre quelque chose qui est hors de notre portée par défi, ou par exercice de style, du genre : “Ah! Je vais écrire ça, ça va être wild!” Il faut que tu parles d’affaires qui sont importantes pour toi. Et ce show-là, s’il est l’fun à faire, c’est parce qu’il est proche de ce que je suis actuellement.»

Un retour au cinéma?
Après avoir tenu la vedette dans les films De père en flic et Le sens de l’humour, Louis-José Houde considère avoir appris quelques leçons sur son propre métier : «C’est stimulant de voir tout le travail qu’il y a là-dessus, dit-il. Pour mon propre travail d’écriture de show, ça donne une claque.»
L’humoriste compte bien faire une nouvelle incursion dans le monde du septième art… mais, comme pour les projets de télévision, pas pour n’importe quoi.
«Il faut que je le sente, et il faut que j’aie le temps, sinon je ne force pas, dit-il. J’aimerais bien en faire un l’an prochain, et il y a des projets intéressants dans l’air, mais je n’ai rien décidé. Et c’est bien dur de faire entrer la tournée dans un horaire de tournage!»

Les heures verticales
Au Théâtre Maisonneuve
du 12 au 16 février
Au Théâtre St-Denis
du 6 au 9 mars

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