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Renoir, entre père et fils

Photo: Métropole films

Même si le film s’appelle Renoir, c’est une fille, Christa Théret, qui se trouve au centre des enjeux. Rencontre avec une comédienne qu’on n’a pas fini de voir sur les écrans de cinéma.

Le visage de Christa Théret est de plus en plus connu des cinéphiles, qui ont pu l’admirer dans LOL, Le couperet et Le bruit des glaçons. Récemment, elle ne s’en est pas laissé imposer par Gérard Depardieu et Marc-André Grondin dans L’homme qui rit. Cette fois, elle se trouve entre deux hommes qui ont marqué leur époque : le peintre Auguste Renoir (le grand Michel Bouquet, acteur fétiche de Claude Chabrol) et son fils Jean (Vincent Rottiers, la révélation de Je suis heureux que ma mère soit vivante), qui n’était pas encore le célèbre cinéaste qu’on connaît. C’est elle qui donnera un second souffle au premier et qui inspirera le second.

Avec un père artiste et une mère modèle, il était presque normal que la jeune comédienne française soit attirée par ce projet. «C’était assez familier comme univers, convenait-elle lors de notre rencontre, survenue dans le cadre du festival Cinemania. J’aime beaucoup l’univers et les peintures de Renoir. Chez lui, il y avait ce dynamisme, cette spontanéité, cette modernité, parce que c’était quelqu’un d’avant-gardiste. Je pense que c’est aussi pour ça qu’on m’a choisie : j’ai un côté un peu moderne dans ma diction et dans ma manière de me déplacer.»

Bougie d’allumage
Le personnage que Christa Théret incarne dans Renoir se prénomme Andrée et semble voleter d’un homme à l’autre, en quête de célébrité, n’hésitant pas à se mettre à nu pour y arriver. «C’est une fille très ambitieuse, mais elle n’est pas arriviste, et je trouvais que la nuance était très intéressante, note son interprète. Elle arrive chez les Renoir, elle ne sait pas c’est qui, elle déborde d’ambition, elle veut être en haut d’une affiche et devenir une superstar. Mais elle n’est pas sournoise. Elle ne calcule pas.»

On sent immédiatement une connexion avec Auguste Renoir, qui se trouve au crépuscule de son existence et qui se sentira renaître à ses côtés. «Ces deux êtres vont se passer quelque chose, admet son héroïne. Il y aura un échange, une rencontre et une fusion entre deux personnes qui sont chacune à une extrémité de la vie. Elle lui redonne le regard.»

À l’instar des magnifiques Van Gogh de Maurice Pialat et Séraphine de Martin Provost, le réalisateur Gilles Bourdos (Et après, Inquiétudes) n’a pas hésité, avec Renoir, à prendre certaines libertés. «Je pense que c’était important, assure Christa Théret. À partir du moment où on décide de raconter quelque chose qui s’est vraiment passé, il y a une part d’interprétation, de perception aussi. Quand on veut trop se rapprocher de ce qu’a pu être la chose, on s’en écarte. Parce que, de toute manière, on n’arrivera jamais à la retranscrire. On n’était pas là, on ne sait pas ce qui est réellement arrivé.»

Renoir
En salle dès vendredi

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