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7e ciel: cette semaine on craque pour…

Photo: Kirsty Griffin

Cette semaine, on craque pour… Amour/argent, les humoristes qui s’engagent en politique, Yukonstyle, Mélanie Thierry dans Ombline, Maxime et Sébastien David dans Samedi, il pleuvait, le remake d’Evil Dead et le premier album de Woodkid.

Et on se désole pour… La tyrannie du J’aime

1. Amour/argent
«Je ne crois plus en Dieu. Maintenant, je crois à l’argent.» Cette réplique représente bien le piège dans lequel sont tombés tous les protagonistes d’Amour/argent. L’argent anéantit leur foi, leurs principes, leur humanité et leur amour. Tueriez-vous parce qu’on a cassé votre iPod? Ou pour obtenir une Audi? Perdriez-vous la raison à cause d’un sac à main que vous ne pouvez vous payer? Bien sûr que non, croyez-vous! Amour/argent parvient pourtant à ébranler cette certitude. Ce récit de la descente aux enfers d’un couple en proie à des problèmes d’argent est puissant, très puissant. L’impact est d’autant plus grand que la pièce est présentée à rebours, et qu’on connaît le dénouement tragique dès le début. L’espoir initial de l’héroïne, espoir d’une vie guidée par l’amour et par une «intention» suprême, paraît alors bien dérisoire. Et on a l’impression qu’on ne pourra pas, nous non plus, échapper à la dictature de la réussite financière. Au Théâtre La Licorne jusqu’au 27 avril (Roxane Léouzon)

2. Les humoristes qui s’engagent en politique
On a souvent reproché aux humoristes de se moquer des politiciens, mais de ne pas faire grand-chose pour que ça change. Alors quand certains comme Martin Petit ou Sylvain Larocque décident de donner un show d’humour, réservé, pour permettre au Mouvement des Lavallois de remplir sa caisse électorale, on applaudit. Mais on aurait préféré qu’ils se présentent à la mairie, car comme dit le dicton, «le rire est le meilleur des remèdes». Avis aux Lavallois qui n’ont pas encore de compte bancaire dans les Caraïbes, la majeure partie des 50 $ que coûte le billet est déductible d’impôt. Le spectacle est réservé aux gens du coin, règles électorales obligent. Vendredi soir, 19h30 au Théâtre Marcellin-Champagnat de Laval. (Mathias Marchal)

3. Yukonstyle
D’abord, le texte de Sarah Berthiaume, précis, vivant, chargé d’émotions et évoquant si bien l’immensité glaciale du Yukon, nous captive du début à la fin. Puis il y a la mise en scène de Martin Faucher, dynamique, éclatée, inventive. Et il y a le fantastique quatuor de comédiens, qui passent sans problème du dialogue parlé à la narration littéraire : Sophie Desmarais qui capte parfaitement l’essence de l’adolescente désagréable mais attachante, Vincent Fafard, la rage prête à éclater du métis à demi-orphelin, Cynthia Wu-Maheux et Gérald Gagnon, le poids des coups durs de la vie. On ajoute à tout ça la musique de Neil Young, et on obtient une pièce qu’il faut absolument aller voir. Au Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 4 mai. Au Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 4 mai. (Jessica Émond-Ferrat)
4. Mélanie Thierry dans Ombline
On n’a encore jamais été déçue par la Française Mélanie Thierry, il est vrai. Dans Ombline, la jeune actrice confirme, si c’était encore nécessaire, son très grand talent dans le rôle d’une femme qui accouche alors qu’elle se trouve dans un centre de détention. Mélanie Thierryrecrée à l’écran avec énormément de sensibilité la dualité violence tendresse de cette Ombline à qui la vie n’a pas fait de cadeau. Un aspect particulièrement frappant – et extrêmement touchant – est cette relation totalement crédible et éminemment maternelle qu’elle instaure à l’écran avec son «fils». On y croit, et ça permet au film de fonctionner encore davantage. Présentement en salle. Voyez la bande-annonce de Ombline. (Jessica Émond-Ferrat)
5. Maxime et Sébastien David dans Ce samedi, il pleuvait
À Saint-Bruno-de-Montarville, deux jumeaux, lui et elle, décident de couper les ponts avec leur géniteur et surtout, surtout, d’arrêter de parler en même temps! Au cœur d’une famille dysfonctionnelle, maman et sa belle robe rose avec une grande boucle, papa et son joli débardeur polo classique, et Sultan II, le fidèle grand danois adoré de monsieur, les «jumeaux-mais-pas-moitiés», qui préféreraient mourir plutôt que de participer au satané défilé de Juste pour rire organisé chaque été pour les gens comme eux, se vident le coeur et pestent contre leur vie trop moche rythmée par le son de «William Deslauriers qui reprend du Fred Fortin à Rouge FM». Le texte percutant de cette tragédie moderne est signé Annick Lefebvre; son rythme et son débit sont implacables. C’est d’ailleurs dans un parfait synchronisme et avec une folle spontanéité que Maxime et Sébastien David, qui jouent le frère et la soeur, nous balancent à la figure cette rage d’adolescents qui rêvent de s’émanciper. Impressionnant. Aux Écuries jusqu’au 27 avril. (Natalia Wysocka)
6. Le remake d’Evil Dead
Les créateurs du remake d’Evil Dead savaient qu’il était impossible de recréer la magie de Ash/Bruce Campbell. Donc, au lieu de chercher une nouvelle icône de films de séries B, ils nous ont offert des personnages génériques – trois jolies filles, deux beaux garçons – dont le seul rôle est de se faire éviscérer de la façon la plus épouvantable possible. Que ce soit à coups d’exacto ou de gun à clous, le sang gicle. Que voulez-vous, quand on est assez cons pour s’installer dans un chalet lugubre et lire des passages du Necronomicon, c’est le genre de choses qui arrivent… Présentement en salles. Voyez la bande-annonce de Evil Dead. (Mathieu Horth-Gagné)
7. Le premier album de Woodkid
Alors qu’on surfait pour savoir ce qui se tramait musicalement en France, Woodkid est tombé dans nos oreilles. Depuis, ce phénomène musical ne les a plus quittées. Cet ovni de la scène française avait d’ailleurs fait un buzz avec un EP (Iron) paru sur le web deux ans avant The Golden Age. Mais on comprend l’engouement: le chanteur ne propose pas un disque, mais un concert symphonique à chaque écoute. Cuivres, percussions, cordes… Le son, épique, est à des années-lumière de ce que les chanteurs français de sa génération ont à offrir. Le raffinement de l’artiste est étonnant, et la recherche instrumentale, impressionnante. Bref… on a tellement été soufflé qu’on a déjà nos places pour son spectacle du 1er juillet au Métropolis! À bon entendeur… Présentement en magasin Écoutez Woodkid ici. (Anicée Lejeune)

MÉTRO EN ENFER

La tyrannie du J’aime
On va encore avoir l’air d’avoir 129 ans, mais après s’être fait inciter à «aimer la page Facebook» d’à peu près tous les endroits où on a mis les pieds dans les dernières semaines, on a été prise d’une grande, très grande nostalgie pour cette époque où les J’aime, on les gardait pour nos amis, pour nos amoureux, et pour nous-même. De cette époque où on pouvait entrer dans un magasin, acheter des choses, payer et sortir , tranquille, sans se faire dire : «Merci! N’oubliez pas d’aimer notre page!» Aaaaaargh. Cette époque où on pouvait lire un article sur un accident, un crime ou une catastrophe naturelle en étant choqué seulement par la nouvelle et non par la nouvelle + le nombre de «recommandations» trônant au sommet de l’article. Car, qu’on se le dise, pour cliquer sur Like quand on se trouve devant un article faisant état d’un accident, d’un crime ou d’une catastrophe naturelle, il faut être soit complètement inconscient, soit complètement insensible. Serait-il de mise de rappeler que le pouce maudit n’est pas synonyme de «J’ai lu» ni même de «J’aimepourvrai»? (Natalia Wysocka)

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