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La nuit juste avant les forêts : monologue exigeant pour public averti

Photo: Yannick MacDonald/collaboration spéciale

La nuit juste avant les forêts, c’est une expérience hors du commun. D’abord, il y a le lieu. On entre par une porte barbouillée de graffitis dans ce qui semble être un vieil entrepôt désaffecté. Puis arrive le personnage. La salle de fortune, toute petite, crée une grande proximité avec lui. Il est là, devant nous, abîmé par les coups et trempé par la pluie, et il nous apostrophe.

S’ensuivent 45 minutes de monologue intense et ininterrompu, durant lequel il raconte de façon confuse et décousue ce qui l’habite, ce qui le tracasse, ce qui lui «plombe le moral». On sent l’urgence de cet homme – un homme qui a perdu pied, un exclu, un malmené – à confier son projet de syndicat international, ses amours tordues, ses frustrations face à la société française. Avant qu’il ne soit trop tard.

On ne peut qu’être admiratif devant la performance du comédien Sébastien Ricard, qui se transforme de façon étonnante en immigrant parisien sans-abri.

L’acteur est habité par une tension constante qui semble particulièrement exigeante sur le plan physique. Chacun de ses mots est pesé et vécu. Pas une seconde il n’a le temps de reprendre son souffle, et le public non plus. Il faut travailler fort pour tout capter de cette logorrhée débitée avec un accent et dans un jargon qui nous sont peu familiers. On est presque soulagé lorsque ça arrête.

Ouf! Cette pièce est un tour de force admirable et spectaculaire, mais pas forcément reposant. Pour un public averti.

La nuit juste avant les forêts
Aux Ateliers Jean Brillant
Jusqu’au 11 mai

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