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Sept merveilles du septième art au Centre Phi

Photo: Mary Cybulski

Dès jeudi soir, le Centre Phi présente… Martin Scorsese présente. Sept films restaurés par la World Cinema Foundation. Une fondation créée par le vénérable cinéaste américain à laquelle collabore de près le réalisateur québécois Mathieu Roy. Entretien.

Depuis 2007, Mathieu Roy participe activement à la World Cinema Foundation. Un organisme fondé par Martin Scorsese qui vise la préservation, la restauration et la diffusion de chefs-d’œuvre du cinéma mondial. Ou, comme le décrit joliment Roy : «Un organisme qui sert à déterrer des bijoux et à leur donner une nouvelle vie.» Dès ce soir, le Centre Phi présente gratuitement (oui, gratuitement, comme dans ‘‘ça ne coûte rien du tout’’), sept de ces films.

Pour la petite histoire, le réalisateur québécois a rencontré le réalisateur de Raging Bull sur le tournage d’Aviator, il y a de cela une dizaine d’années. Pour la grande histoire, ils sont devenus amis. Au fil des journées de boulot, ils ont parlé cinéma. Sans arrêt. «Scorsese a une passion contagieuse, explique-t-il. On parlait d’un film, puis d’un autre, puis d’un autre encore, et le jour d’après, il m’amenait une caisse de DVD! J’ai eu la chance de suivre un cours privé avec un des plus grands!»

Quand le Centre Phi a proposé une Carte blanche à Mathieu Roy, il n’a pas hésité. Tout de suite, il a proposé de projeter des œuvres restaurées par ladite fondation, dont le film culte brésilien Limite (Limiteo), de Mario Peixoto.

Lorsqu’on lui demande ce qui l’a le plus impressionné en côtoyant le vénérable cinéaste, Mathieu Roy répond que c’est sa soif de connaissance. «Il est très ouvert sur le monde, confie-t-il. C’est fascinant! En discutant avec lui, j’ai compris que ses influences étaient, oui, tirées de sa vie et de son univers, mais aussi de tous les films de partout dans le monde qu’il voyait.»

Et c’est un des buts de la fondation : faire tourner les œuvres. Les faire voyager. «Scorsese est passionné par la restauration des films et le cinéma international. Son intérêt, c’est vraiment que les films soient vus.»

Un but qui explique que les sept projections soient complètement libres de frais. Premier arrivé, premier assis! «La fondation nous a gentiment prêté les films, remarque Mathieu. En réponse, le Centre Phi a décidé de les présenter gratuitement aussi.»

Le coréalisateur du documentaire Surviving Progress, qui sortira bientôt le long-métrage de fiction L’autre maison, affirme qu’aux côtés de son «mentor» américain, son amour du cinéma, déjà très fort, a considérablement grandi. «Scorsese est un grand cinéaste, on sait, mais c’est surtout un très grand cinéphile. Un amoureux du septième art. Et j’essaye de redonner ce qu’il m’a donné en amenant ces films à Montréal et en continuant à propager la bonne nouvelle de la fondation!»

Il rappelle aussi l’importance capitale d’une organisation comme la World Cinema. «Dans le monde occidental, nous sommes conscients qu’il faut restaurer les films parce que les copies se dégradent. Ça se fait de plus en plus. Mais dans les pays en voie de développement, ce n’est pas quelque chose qui peut se faire. Pour les cinéastes africains, la préservation des films, c’est un luxe! Ce n’est pas comme en France, en Italie ou aux États-Unis. Le plus gros du travail, c’est dans le reste du monde qu’il est à faire. Et c’est pour ça que la fondation existe.»

Martin Scorsese présente Centre Phi
Dès jeudi soir et jusqu’à mardi

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