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La pluie n’éteint pas la fête

Photo: Denis Beaumont/Métro

Guy A. Lepage a ouvert le Grand spectacle de la Saint-Jean au parc Maisonneuve avec deux formules. Une très alambiquée, puis une toute simple : «Salut les Québécois, bienvenue au party de la fête nationale du Québec à Montréal!»

D’ailleurs, il a tout de suite précisé aux spectateurs que c’est avec cette deuxième exclamation, ce «Salut les Québécois!», qu’il aurait préféré commencer la soirée. Mais, a-t-il ajouté, il ne l’a pas fait parce qu’«il y en a qui trouvent que “les Québécois”, ce n’est pas assez inclusif». «Il y en a qui se disent citoyens du monde, d’autres Québécois-Canadiens [ici, quelques huées se sont fait entendre] et d’autres qui regardent la commission Charbonneau en se disant qu’ils aimeraient mieux rester en Floride.»

L’ex-RBO, qui animait l’événement pour une cinquième année consécutive, a aussi dépeint son Québec tel qu’il le désire, tel qu’il l’aime : «Mon Québec, je le veux français d’abord […] Laïc en public, et tout ce que vous voulez en privé […] Respectueux de ses différences, mais fier de ses racines.»

En musique ensuite, c’est Richard Séguin qui a lancé le bal avec Journée d’Amérique. Très présent, le vétéran a enchaîné coup sur coup avec Aux portes du matin, Dans nos silences et Protest Song.

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Outre les succès de M. Séguin, le hip-hop s’est lui aussi taillé une belle place dans cette grande fête, avec les présences de Samian, de Koriass et d’Anodajay. «Les rappeurs sont les poètes d’aujourd’hui! Il était temps de leur offrir cette tribune», a lancé Lepage à ce sujet.
Poursuivant sur une note engagée, l’animateur a abordé la question des ressources naturelles. «On est chanceux parce qu’on en a plein. Comme le gaz, le pétrole, les mines […] et les chanteuses. Mais [celles-là], c’est la seule chose qu’on exporte comme du monde!»

Rappelant le «Maîtres chez nous» de Jean Lesage, il s’est également désolé : «Me semble qu’on ne comprend pas vite! Pour être maîtres chez nous, il faut fixer nos conditions, pas nous les faire imposer! Ce n’est pas parce que le Québec est un pays qu’il faut le vendre à rabais!»

Sur ces mots, Anodajay et «son frère, Raôul Dajay» – lire Duguay – ont entonné un énergique Le Beat à Tibi. Puis, Marie-Mai, une artiste qui a «fait le tour du Québec souvent», est montée sur scène pour offrir Jamais ailleurs. Aux côtés de l’ex-Star académicienne, on trouvait bien sûr Fred St-Gelais, son complice et amoureux de toujours.

Invité-surprise, Karim Ouellet a ensuite fait son apparition, avec son masque de renard autour du cou. Le nouveau chouchou de la scène musicale a servi son tube, L’amour, après avoir joliment résumé sa vision du Québec : «Pour moi, c’est exactement ce que j’ai sous les yeux! Une belle grosse gang de chums solidaires, réunis!»

Plus tard dans la soirée, après le passage senti de Diane Dufresne, Lepage a abordé le sujet de la langue. «Aujourd’hui, sincèrement, je crois qu’il faut être capable de parler anglais pour communiquer avec le reste du monde, a-t-il avancé. Mais dans un commerce, si un vendeur m’aborde en anglais, je lui réponds poliment en français. Et s’il ne me comprend pas, je sors. And I never come back! […] S’il faut donner le goût aux autres de parler français, il faut être patient, enseignant!»

Au moment de mettre sous presse, Manu Militari venait d’entamer un Je me souviens de circonstance.

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