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Cirque: L’ivresse des hauteurs

Photo: Sébastien Roy

Pour Ironworkers Local 777, sa troisième création avec Fabrique Métamorphosis, Héloïse Depocas invite le public à entrer à l’intérieur du spectacle. Littéralement.

Héloïse Depocas carbure à l’adrénaline. Trapéziste (bien que, de son propre aveu, elle souffre de vertige), comédienne, directrice de sa compagnie de cirque, aussi formée à l’Institut national de l’image et du son (INIS), la jeune femme combine toutes ces facettes de sa carrière pour penser autrement et repousser constamment les limites de la création.

«Depuis le début, j’essaie de dépasser le traditionnel format “écran derrière, performeurs devant”, qui donne un aspect un peu carré», lance Héloïse Depocas d’un ton enjoué.

Déjà, sa première création, Les revenantes, mêlait les genres et proposait un espace en 3D. Pour sa seconde, Cité Contact, l’artiste a complexifié la chose en ajoutant un aspect interactif : «La projection devenait un partenaire des interprètes», explique-t-elle.

Est-il possible de repousser encore davantage les limites? Il semble que oui. «Avec Ironworkers Local 777, on est dans le 360o pur, l’immersion totale, assure-t-elle. Le public et l’interprète se retrouvent carrément dans un monde virtuel en 3D. L’illusion est complète, on est dedans.»

Bien qu’elle ait un plaisir fou à proposer du jamais vu, Héloïse Depocas assure qu’elle choisit toujours ses techniques de création en fonction du thème qu’elle explore. «Je n’aime pas les gadgets pour les gadgets, ajoute-t-elle. Je ne veux pas plaquer une méthode, un appareil, une approche juste pour dire qu’on l’a utilisé. J’aime que tout s’intègre, que le thème et la technique se servent l’un l’autre. Et dans Ironworkers, je joue beaucoup avec les thèmes du déséquilibre, du vertige, du danger.»

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Sa fascination pour les «ironworkers» – les bâtisseurs de gratte-ciel –, la jeune femme l’attribue entre autres au fait qu’elle est issue d’une famille d’architectes. «J’ai toujours été fascinée par les volumes, l’architecture, les structures, les paysages urbains, énumère-t-elle. Et il y a un lien entre mon univers de trapéziste et celui de ces gens-là. Il y a des thèmes que je peux aller explorer grâce à ces bâtisseurs, des individus qui reconstruisent un monde qui a été démoli, ou en créent un qui n’existait carrément pas. Ils disent : We don’t go to the office, we build the office, et j’y vois un lien avec mon travail d’artiste. Moi non plus, je ne vais pas au bureau, je crée mon bureau.»

Après avoir réussi à créer un univers en trois dimensions grâce à ses projections, Héloïse Depocas a-t-elle encore des choses à créer? Oh que oui. «J’ai d’autres désirs, d’autres souhaits et d’autres projets où je ferai se rencontrer d’autres médiums, promet-elle. Chaque thème, chaque univers va demander des technologies, des méthodes qui lui correspondent. Je compte bien continuer dans ce sens-là et ne jamais m’asseoir sur mes acquis. Je suis comme ça, je repousse tout le temps mes propres limites. C’est comme une petite maladie!» conclut-elle en riant. On a hâte d’en voir le résultat, de cette maladie…

Ironworkers Local 777
Société des arts technologiques
De mardi à samedi, à 19 h

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