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Antoine Bertrand, fier interprète de Louis Cyr

Photo: Les films Séville

MONTRÉAL – L’acteur à la forte carrure Antoine Bertrand reconnaît avoir «bombé le torse» en revêtant les collants de Louis Cyr, ce colosse qui a insufflé de la fierté aux Canadiens-Français par ses multiples exploits au début du siècle dernier.

Mais l’acteur souligne aussitôt la «bonne dose d’humilité» du personnage, dont l’analphabétisme deviendra pour lui un fardeau plus lourd que les charges hors du commun qu’il parvient à soulever.

Pour le scénariste Sylvain Guy («Détour», «Liste noire»), là était la clé, dans cet homme au sommet de sa gloire qui souffre de son ignorance, et dont le complexe croît avec son succès. Il a voulu montrer ses faiblesses, sans «déboulonner le mythe».

Sylvain Guy a toujours été fasciné par le personnage, un grand sportif qui a «défriché beaucoup» pour les Canadiens-Français — avant Maurice Richard — et qui s’est fait reconnaître à travers le monde comme Céline Dion et le Cirque du Soleil.

Il a déploré que Louis Cyr ait «très peu sa place dans la culture populaire», et se réjouit de pouvoir le ramener à l’avant-plan avec ce long métrage fortement attendu, qui sort ce vendredi.

Antoine Bertrand («Les Bougon», «C.A.») parle par ailleurs d’un personnage «gargantuesque», «jusque dans la bouffe, avec des repas de dix livres de viande par jour».

Il salue aussi le côté «innovateur» de Louis Cyr et d’autres hommes forts, qui ont «inventé leur job» avec des tours de plus en plus audacieux.

Si ce qui est montré à l’écran est «arrangé», Antoine Bertrand se sera tout de même entraîné pendant environ un an pour le rôle — certainement son plus important au cinéma —, et aura voulu avoir sur le plateau de véritables poids pour ne pas feindre l’effort.

«C’était une demande. C’était important pour moi. De toute façon, ça paraît, quelqu’un qui a l’air de forcer. Évidemment, il ne s’agissait pas des charges levées par Louis Cyr, mais au moins, j’étais obligé de me dépasser constamment», a expliqué l’acteur principal.

Pour le réalisateur Daniel Roby («Funkytown», «Peau blanche»), le principal défi était de comprendre toute l’ampleur des tours de force, comme l’épreuve de Louis Cyr tiré par des chevaux, et d’en transmettre l’intensité à l’écran.

«Oui, techniquement, il y avait des défis. Mais le premier défi, c’était de trouver comment ces numéros avaient été faits à l’origine, avec des descriptions écrites, sans vidéos. Pour le numéro des chevaux, j’ai observé sur des photos comment tous les fils étaient attachés», a expliqué M. Roby.

Le réalisateur a aussi soutenu s’être questionné sur les films biographiques dans l’histoire du cinéma.

«Il y a une certaine approche formelle plus classique qui vient avec ça, pour être près du personnage (…) Je l’ai fait consciemment, mais toujours dans le but de faire vivre l’expérience la plus intense pour le spectateur», explique-t-il.

Ce que montre le film, aussi, c’est l’importance pour Louis Cyr de sa compagne Mélina Comtois-Cyr (Rose-Maïté Erkoreka) et de son meilleur ami Horace Barré (Guillaume Cyr) pour l’équilibre dans sa vie, alors qu’il n’est jamais très loin de la «bête de cirque».

L’actrice Rose-Maïté Erkoreka fait valoir «une femme très moderne pour l’époque».

«Mais aussi parce que son mari lui a laissé cette place. Elle signe les contrats, gère les affaires. Il parle d’elle à un certain moment comme de son partenaire sans trop dire que c’était sa femme», précise-t-elle, ajoutant qu’il y avait peut-être davantage de ces femmes «qui tenaient ces rôles dans l’intimité».

Et entre Mélina et Louis Cyr, l’admiration de part et d’autre était un «moteur formidable», selon l’actrice.

Le bon ami Horace, homme fort lui aussi, ne jalouse aucunement Louis Cyr, étant «tellement dans l’admiration et dans l’amitié», évoque Guillaume Cyr, qui lui-même dira qu’Antoine Bertrand était «définitivement le plus fort».

Horace Barré agit aussi comme narrateur, venant au début du film auprès de la fille de Louis Cyr, pour tenter de réhabiliter l’homme fort aux yeux de la jeune femme.

L’acteur Guillaume Cyr se fait demander depuis tout jeune s’il est parent avec le célèbre Louis Cyr. Mais il n’en serait pas le cas, «malheureusement».

«Les Cyr sont l’une des plus vieilles familles québécoises — je pourrais sûrement trouver un lien quelconque. Mais je viens des Cyr de la Gaspésie, alors que lui était de Saint-Jean-de-Matha», a-t-il mentionné.

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