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Zulawski à l’honneur à Fantasia

Photo: Fantasia

Cinéaste culte et inclassable s’il en est un, Andrzej Zulawski est en ville pour recevoir un prix honorifique de la part du festival Fantasia.

Très relaxe autour d’une table, un verre de vin rouge à la main, Andrzej Zulawsi essaye de combattre le décalage horaire en parlant de cet hommage qui lui est accordé.

«C’est une invitation au cimetière, lance-t-il d’emblée, sourire en coin. Si c’est un prix pour l’œuvre, c’est que l’œuvre est finie. C’est un sentiment très ambigu. D’un côté, je suis content que des gens me distinguent par un prix pareil. De l’autre, j’ai plutôt envie de m’enfuir, de faire semblant de ne pas exister du tout!»

Le créateur de L’important c’est d’aimer et de La femme publique n’a jamais fait comme les autres. Sorte de Ken Russell polonais, il a toujours nagé à contre-courant de ses célèbres compatriotes Polanski, Wajda et feu Kieslowski. Plusieurs professionnels du septième art se sont risqués à résumer sa cinématographie, ses 12 films qui sont très différents les uns des autres, en utilisant des qualificatifs aussi variés que «provocateur», «controversé» et «original».

«Ils ont tout à fait le droit d’être d’une grande banalité dans leurs jugements confondants, laisse tomber le cinéaste. C’est leur affaire. S’ils considèrent tout ce qui bouscule comme étant hors normes, tant pis pour eux. Ils ratent quelque chose de la vie.»

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S’il n’y a aucun de ses longs métrages qu’il préfère, Fantasia en a choisi deux cette année, après avoir présenté son troublant Possession en 2012. Le «genre» est à l’honneur avec L’amour braque, qui montre une Sophie Marceau en dehors de son élément, et Szamanka, une vision cauchemardesque de la Pologne post-communiste.

N’ayant rien tourné depuis 13 ans, Andrzej Zulawski profitera de son séjour pour rencontrer des gens de l’industrie. «Je me suis beaucoup détourné du cinéma, car il ne me plaisait plus, avoue le réalisateur. J’aime les films au sujet desquels on ne sait pas à quoi s’attendre. Mais les producteurs disent qu’il faut avoir un pitch. Si je vous dis que pitch, en polonais, c’est une vulgarité pour désigner le sexe de la femme! Si vous pouvez raconter votre film de façon courte, ce sera un mauvais film.»

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