Mistaken for Strangers, ou l’histoire du frère de l’autre

Partout où il passe, le documentaire Mistaken for Strangers, mettant en scène The National, fait grand bruit. Mais à qui s’adresse ce film exactement? Eh bien, il ne s’adresse ni seulement aux admirateurs du groupe ni seulement à ses détracteurs. Quoique, étrangement, les uns et les autres risquent d’y trouver leur compte.

Soyons honnête : si vous n’êtes pas fan des indie-rockeurs américains, voir ce long métrage ne va pas vous faire changer d’avis. Même pas un peu. Car tout ce qui peut irriter ceux que The National irrite se trouve ici dépeint. Le grand sérieux, une certaine attitude… Par contre, que vous ayez ou non tous les albums de la bande à la maison, vous risquez fort de craquer pour Tom Berninger, le petit frère de Matt-Berninger-le-chanteur-à-qui-tout-réussi.

Tom, qui réalise le film (et qui envoie la main sur la photo ci-dessus), est le gars avec qui on a envie de boire de la bière, de raconter des niaiseries et d’écouter de la musique métal. Parce que Tom est ce gars qui boit de la bière, raconte des niaiseries et écoute de la musique métal. Sa caméra à la main, ce grand gaillard suit en tournée la formation de son frangin, qui n’est pas reconnue pour être faite de joyeux lurons. Ce faisant, il se met constamment les pieds dans les plats en posant des questions hyper indiscrètes et en faisant mille et une bêtises.

Reste qu’au final, une sensation étrange demeure : alors que, au départ, ce sont les gars du National qui ont l’air un peu trop coincés, un peu trop prétentieux, l’ambiance change du tout au tout en milieu de parcours, et c’est Tom, le réalisateur balourd et frérot raté, qui devient le dindon de la farce. Curieux de voir ça? Le film passe lundi, à 17 h 15, à la Salle J.A. De Sève, dans le cadre de Fantasia.