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Une jeune fille: fille d’automne

Photo: K-films amérique

Catherine Martin continue à sonder l’âme humaine avec son nouveau film Une jeune fille, la rencontre bouleversante de deux êtres solitaires qui arrivent à rompre l’isolement.

Dans le précédent long métrage de la réalisatrice, Trois temps après la mort d’Anna, le personnage principal cherchait des raisons de continuer à vivre après le décès de sa fille. La situation est ici renversée, alors qu’une adolescente (Ariane Legault, découverte dans Pour l’amour de Dieu) débarque en Gaspésie après avoir perdu sa mère, emportée par un cancer. Elle y fait la connaissance d’un homme (Sébastien Ricard, qui était récemment de la distribution de Gabrielle) dont la ferme est en difficulté et qui ne veut surtout pas vendre son patrimoine.

L’éveil d’une jeune fille au monde, à elle-même et à la possibilité d’une vie meilleure sont au cœur de ce récit. Au même titre que la nécessité d’entrer en contact avec quelqu’un. De deux solitudes naîtra une amitié sans ambiguïté amoureuse.

«C’est une rencontre spirituelle dans un monde qui est peut-être un peu en retrait de l’agitation qu’on connaît, mais auquel on doit revenir», note la cinéaste, à qui l’on doit également Mariages et Dans les villes.

Ce retour aux sources s’exprime particulièrement chez ce fermier, dont la beauté du cœur n’a d’égale que celle des paysages qui l’entourent.  «C’est un film qui parle beaucoup de la bonté profonde des gens, qu’on a tendance à oublier dans un univers où la mauvaise nouvelle, l’inquiétude et l’angoisse dominent, explique Sébastien Ricard. Mon personnage accueille cette fille comme on le faisait autrefois, quand un gueux passait. Elle arrive dans sa vie et transfigure son monde… Il y a un poème de Roland Giguère qui dit “Je me tiens à la gauche de la vertu et à la droite du crime.” D’après moi, ça résume bien le film.»

Malgré la quantité de thèmes dont elle traite, l’œuvre offre davantage une sensation de ce qui est vécu qu’une explication, décrivant des états intérieurs et non psychologiques. «J’aime bien qu’il y ait en filigrane des questions importantes que je me pose, admet la metteure en scène. En même temps, je donne aux spectateurs la liberté d’interpréter et de ressentir le film à leur façon.»

Besoin de liberté
Tel un Bresson québécois des temps modernes, Catherine Martin traite d’un sujet simple en faisant parler sa réalisation, qui s’affiche à l’aide de plans et de cadres minutieux, d’images qui rappellent des peintures, d’une économie de dialogues et d’un rythme qui évoque autant la méditation que le recueillement.
«C’est un film poétique, mais pas froid, assure Sébastien Ricard. C’est sûr qu’il y a cette marque, cette écriture, cette signature. Mais même s’il y a un soin presque maniaque apporté aux détails et de longs plans fixes, je tenais vraiment à ce que le moment où l’on tourne soit un moment libre. Qu’on puisse essayer de risquer des choses, de dépasser, de transgresser.»

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Une jeune fille
En salle dès vendredi

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