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Frédéric Back: un homme «méticuleux et généreux»

Photo: Stephen Shugerman

MONTRÉAL – L’artiste, illustrateur et cinéaste Frédéric Back, décédé mardi à l’âge de 89 ans, a été décrit par plusieurs comme un grand créateur et un homme d’une grande générosité.

Le concert d’éloges est notamment venu du cinéaste Phil Comeau, réalisateur du film «Frédéric Back: Grandeur nature», paru en 2012, après avoir travaillé sur un film d’une demi-heure avec l’artiste.

Lors d’un entretien avec La Presse Canadienne, M. Comeau a raconté la réaction de M. Back lorsqu’il lui a soumis le projet.

«Il dit: « Ben tu ne vas pas trouver ça intéressant un long métrage sur moi », et j’lui dis: « Au contraire, j’pense qu’il faudrait faire une série sur toi ».Ça l’a fait rire. C’est un homme qui était très modeste, il était toujours au service des autres, vraiment très généreux.»

M. Comeau a gardé énormément d’admiration pour le défunt, qu’il a côtoyé pendant trois ans pour faire le film et auprès de qui il aurait adoré travailler de nouveau.

«Frederic Back, c’était un homme avec beaucoup de sagesse: c’était un visionnaire. C’était un visionnaire autant au niveau du cinéma d’animation que de sa vision sur la situation mondiale de l’environnement, de l’écologie.»

À cet égard, d’ailleurs, Frédéric Back a eu un impact tangible sur Phil Comeau, aux dires mêmes du cinéaste.

«Personnellement, je ne vois plus l’environnement de la même façon, (…) parce que c’était un homme qui avait une belle approche. C’était: « Aime la nature et si t’aimes la nature, à ce moment-là, ça va être plus facile de la protéger, de la défendre. »»

Denis Chartrand a contribué au film «L’Homme qui plantait des arbres» à titre de compositeur musical. Joint par téléphone par La Presse Canadienne, il a parlé de M. Back comme étant un travailleur infatigable et un homme très généreux.

Il a travaillé pour la première fois avec l’artiste durant la production du film «Crac», sorti en 1981. Bien qu’il ne faisait que collaborer avec le compositeur Normand Roger, son nom a figuré au générique.

«Frédéric, dans sa grande générosité, avait insisté pour mettre mon nom au générique», a-t-il confié.

«Lorsqu’il gagnait un prix, il redistribuait le montant gagné entre tous les collaborateurs. C’était un monsieur d’une grande générosité.»

M. Chartrand était impressionné par l’ardeur au travail du dessinateur.

«Il était méticuleux, c’était fou! Durant (la production de) «Le Fleuve aux grandes eaux», dans les dernières semaines, il dormait à Radio-Canada sous la table à dessin. (…) Il disait: ‘Si mon film réussit, c’est autant grâce à vous’, mais il passait des années, lui, à dessiner, à concevoir tout ça.»

Des politiciens n’ont pas négligé de souligner la contribution de Frédéric Back, notamment Denis Coderre.

Le maire de Montréal a également tenu à saluer l’héritage du cinéaste d’animation, qui est né en Allemagne mais a évolué professionnellement à Montréal, après avoir traversé l’Atlantique pour rejoindre sa future femme, Ghylaine Paquin, une Québécoise.

«Il lègue un héritage riche en enseignement, en culture et en environnement, aux générations futures, a déclaré Denis Coderre par voie de communiqué. Avec son œuvre éternelle, il a su évoquer avec justesse et émotion l’âme de la société qui l’a accueilli.»

Adressant ses condoléances à la famille Back, il a invité les Montréalais à admirer la verrière que M. Back a créée à la station de métro Place-des-Arts.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, a également souligné son départ.

«Un grand artiste nous a quittés aujourd’hui. L’imaginaire de Frédéric Back restera à jamais gravé dans notre mémoire», a-t-il publié sur Twitter.

«Nous avons perdu un grand humaniste et écologiste. Merci pour tout», a pour sa part écrit le cofondateur d’Équiterre Steven Guilbault, également sur Twitter.

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