Soutenez

Grammy: Lorde entre dans la royauté

Photo: Kevork Djansezian

En septembre dernier, la plupart des gens n’auraient pu répondre à la question : «Qui est Lorde?» Hmm, Lor-qui? Aujourd’hui, quatre mois après la sortie de son premier album studio, Pure Heroine, la Néo-Zélandaise de 17 ans peut cocher «être invitée aux Grammy», «être nommée aux Grammy», «chanter aux Grammy» et «recevoir deux Grammy» dans sa liste de choses à faire dans sa vie.

Il arrive parfois des phénomènes comme ça qui, sans trop que l’on sache exactement où, quand, comment, apparaissent dans le fameux «paysage musical» et arrivent à se hisser au sommet dans le temps de le dire. Lorde fait partie de ces manifestations miraculeuses : même pas une demi-année après la sortie de son premier disque, elle a été couronnée dans deux catégories à la 56e édition des Prix Grammy. Une cérémonie au cours de laquelle les vétérans casqués de Daft Punk ont empoché cinq récompenses, dont le GRAND prix de l’album de l’année pour Random Access Memories et le Grammy de l’enregistrement de l’année pour Get Lucky.

Lorde, qui répond au nom d’Ella Yelich-O’Connor, est hier repartie avec le gramophone de la Chanson de l’année et de la Meilleure performance pop solo pour son tube Royals. «Eh bien…. bonjour… C’est LA chose à laquelle je ne m’attendais pas… Merci tellement», a-t-elle lancé une fois au micro, visiblement un peu sonnée à sa première victoire. À la deuxième, elle semblait déjà plus composée, et reconnaissante.

Dans ce gros show que sont les Grammy, où il y a moult fois plus de performances que de remerciements et de discours, la jeune artiste s’est glissée entre des abonnés quasi incontournables, tels Taylor Swift et Katy Perry, pour offrir une performance très intense de Royals, ponctuant le tout d’une étrange danse fracturée.

Parlant Royals, c’est le couple princier Beyoncé et Jay Z qui a ouvert le bal avec Drunk in Love, une chaise et des étincelles. «Surfboard, surfboard…» a scandé avec cool et suavité la chanteuse.

Sinon, rappelons que les rois absolus du Thrift Shop Macklemore et Ryan Lewis sont repartis avec plusieurs prix remis hors d’ondes, dont ceux de Meilleurs Album Chanson, Performance Rap et, en ondes, celui, fort convoité, de Révélation. Rendant hommage à leurs racines, les deux comparses ont remercié leurs admirateurs de la première heure, qui étaient là quand les médias n’avaient pas encore embarqué dans la vague. Ils ont aussi rappelé qu’ils avaient fait leur disque de façon in-dé-pen-dan-te. Pendant leur interprétation finale de leur succès Same Love, une trentaine de couples ont été unis en direct.

Enchaînant avec les performances, notons que, ne donnant jamais vraiment dans le minimalisme, la princesse pop Katy Perry s’est immergée dans un décor halloweeno-gothique où de grands balais faisaient office de poteaux pour interpréter Dark Horse. Un titre dark, en effet, tiré de son dernier disque, Prism, qui n’a pas fait l’unanimité.

Au piano, John Legend s’est fait tendre, proposant All of Me. La briseuse de cœurs au cœur souvent brisé Taylor Swift a également donné dans la ballade au piano, prenant la pause finale, le regard intense.

Toujours athlétique et aérienne, P!nk a chanté Try en direct des airs – un numéro qu’elle fait aussi dans le cadre de sa tournée The Truth About Love. Elle a enchaîné avec le duo chouchou Just Give Me A Reason, en compagnie de Nate Ruess, qui semblait malheureusement connaître de légers soucis de voix (mais il n’a pas été le seul).

Le rappeur de Compton Kendrick Lamar s’est allié aux Imagine Dragons. Daft Punk ont joué avec Pharell et Stevie Wonder. Pour ce qui est des (plus) vieux d’la vieille, notons que la présence de Ringo et Paul a plusieurs fois été soulignée, les deux Beatles offrant deux performances au cours de la soirée.

Enfin, pour l’animation, rappelons que c’est à LL Cool J qu’avait échu la tâche – ou l’honneur, c’est selon –, pour une troisième année consécutive. Coiffé de son éternelle casquette, le chanteur et acteur de New York s’est acquitté de son boulot comme il faut, comme toujours, mais sans faire preuve d’une étincelle particulière, d’un humour particulier ou d’une personnalité particulière. Il a lui-même fait une petite allusion comique au fait que son statut de rappeur n’était peut-être pas forcément des plus enviables, lançant un : «C’est dur de l’admettre, mais il y a probablement des millions de personnes qui ne savent pas que moi aussi je fais de la musique.»

Heureusement, il y a les Grammy pour le leur rappeler.

Un Grammy pour une Montréalaise
La chanteuse pour enfants montréalaise Jennifer Gasoi est devenue la première Canadienne à remporter un Grammy pour l’album de musique pour enfants Throw a Penny in the Wishing Well. Le chanteur originaire de la Colombie-
Britannique Michael Bublé a pour sa part récolté son 4e Grammy dans la catégorie du meilleur album vocal pop traditionnelle pour son dernier effort To Be Loved, certifié deux fois platine. (Associated Press)

Quelques lauréats
Quelques-uns des gagnants dans les catégories de pointe :

  • Album de l’année. Random Access Memories (Daft Punk)
  • Chanson de l’année. Royals (Lorde)
  • Enregistrement de l’année. Get Lucky (Daft Punk)
  • Meilleur nouvel artiste. Macklemore & Ryan Lewis
  • Album dance-électro. Random Access Memory (Daft Punk)
  • Album rock de l’année. Celebration Day (Led Zeppelin)
  • Album rap de l’année. The Heist (Macklemore)

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.