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Harlan Coben: superstar du polar

Photo: Getty

Véritable vedette du thriller, Harlan Coben parle de son 12e roman, Six ans déjà. L’auteur à succès s’est confié sur cette nouvelle œuvre, mais également sur ses habitudes d’écriture.

Quel a été le point de départ de ce nouveau roman?
J’ai réfléchi à la pire des façons d’avoir le cœur brisé. En l’occurrence, il s’agit pour moi de voir la femme qu’on aime se marier avec un autre homme. C’est ce qui arrive à Jake, le héros de ce livre. Natalie, l’amour de sa vie, lui demande ce jour-là de sortir de sa vie. Il respectera cette promesse jusqu’à ce qu’il apprenne, six ans plus tard, que Natalie est veuve. Seulement voilà, aux funérailles, son ancienne flamme laisse place à une inconnue…

Comment décririez-vous votre héros?
Il est professeur à l’université. Je dirais que c’est un romantique désespéré dont le cœur a été brisé. Il court après la rédemption.

Et il est grand comme vous… (Harlan Coben mesure 1m94, ndlr). Y a-t-il beaucoup de vous dans vos personnages?
Oui, ce qui est vrai pour beaucoup d’autres auteurs. Je suis Jake autant que l’autre, le méchant, celui qui est au second plan… Il y a des morceaux de moi dans tous les personnages.

Ce livre sera bientôt adapté au cinéma…

Oui, normalement… Paramount en a acheté les droits et le développe. Mais avec Hollywood, on ne sait jamais. Hugh Jackman devrait incarner Jake. Je crois qu’il sera génial.

Quelle est la première personne qui vous a dit que vous écriviez bien?
Je ne m’en souviens pas. (Rires). Je ne me rappelle pas avoir eu beaucoup de retours positifs sur mon écriture. Ma petite amie de l’époque, qui est devenue ma femme, m’en a offert quelques-uns. Mais tout vient finalement de moi. Je voulais réussir. Autour, les gens disaient des choses gentilles pour me soutenir, mais ceux qui croyaient que j’en arriverais là je suis aujourd’hui n’étaient pas nombreux.

Où et quand travaillez-vous?
Ça change. Aujourd’hui, je suis meilleur le matin, alors que plus jeune, je préférais écrire le soir. Certains écrivains ont des habitudes particulières. Moi, si vous me donnez du temps et de l’espace, je peux écrire n’importe où: au café, dans l’avion, chez des amis… En moyenne, il me faut neuf mois pour venir à bout d’un roman. Vous savez, il y a trois choses qui font de moi un écrivain: l’inspiration, le travail et le désespoir… Car je ne sais rien faire d’autre! (Rires)

Vous êtes devenu une superstar du polar. Est-ce que cela vous met de la pression à chaque parution?
Non, jamais. La pression, c’est quand personne ne veut vous lire, que vous n’avez pas d’éditeur et, donc, pas de chèque. Tout va bien pour moi puisque j’ai assez d’argent pour arrêter d’écrire demain. J’essaie simplement de livrer une meilleure histoire à chaque fois. Et j’ai le sentiment que je progresse. Du moins, je dois progresser et aller encore plus loin pour lutter contre la concurrence qui sévit à la télévision, au cinéma, dans les jeux vidéo, sur Netflix…

Quel regard portez-vous sur les tablettes de lecture?
Qu’on me lise sur une pierre, sur un papier ou sur un ordi, l’essentiel, c’est qu’on me lise. Si la technologie peut amener plus de gens vers la lecture, alors c’est tant mieux.

Plus jeune, quels étaient vos modèles?

J’adorais les Chroniques de Narnia, de CS Lewis. Je trouve que Charlie et la chocolaterie, de Roald Dahl, est par ailleurs un véritable livre à suspense puisqu’on a vraiment envie qu’il obtienne son ticket d’or. Le premier thriller que j’ai lu, c’était Marathon Man, de William Goldman. J’avais 15 ans, et ça a changé ma vie. Je n’arrivais plus à le lâcher. Inconsciemment, je me suis dit que je voulais devenir un auteur moi aussi.

Six ans déjàSix ans déjà
Aux éditions Belfond
En librairie dès aujourd’hui

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