Acrobates: les copains d’abord

Jusqu’à lundi soir à l’Usine C, dans le cadre de Montréal complètement cirque, la troupe française Le Monfort propose un duo circassien simplement intitulé Acrobates.

Il y a 10 ans, l’acrobate Fabrice Champion devenait tétraplégique. Quelques années plus tard, en 2011, il mourait. C’est en hommage à cet ami disparu qu’Alexandre Fournier et Matias Pilet interprètent Acrobates, spectacle mis en scène par Stéphane Ricordel et dont Olivier Meyrou signe la dramaturgie et les images.

Sur une scène dépouillée, où on ne voir qu’un plancher en pente, ce sont d’abord des projections de témoignages du défunt et des voix off qui nous mettent en contexte. Une introduction assez longue, mais franchement touchante, avant que les acrobates du titre arrivent sur scène, d’abord dans la pénombre.

S’ensuivent alors des scènes de main à main et d’acrobaties au sol où le grand et le petit artiste semblent s’apprivoiser peu à peu et développer une amitié, le spectacle instaurant une sorte de mise en abyme mêlant réalité et fiction.

Des scènes d’acrobatie assez saisissantes (on retient un moment où les deux copains se retrouvent dans une «forêt» projetée sur la scène et sautent agilement de branche en branche; une illusion parfaite) alternent avec des moments de flash-back où on revoit l’ami disparu, souvent poignants mais dont le rythme n’est pas toujours au point et qui deviennent parfois lourds à force de s’étirer.

Néanmoins, la complicité des acrobates (on adore voir le sourire sincèrement satisfait de ceux-ci après qu’ils ont réussi une cascade en duo particulièrement ardue) et l’hommage plein d’amour qu’ils offrent à leur ami est ce qu’on retiendra avant tout de ce spectacle éminemment riche en émotions.

Acrobates
À l’Usine C
Lundi soir à 20h