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Cette semaine, on craque pour: Forêt, Jack et la mécanique du cœur, Les beaux malaises…

Cette semaine, on craque pour… Rectify, la venue d’Albin de la Simone au prochain Coup de cœur francophone, Fatigues, Jack et la mécanique du cœur, Un secret de Forêt, Les beaux malaises sur DVD et The One I Love à Fantasia.

1. Rectify
Se plonger dans Rectify, la première série originale de Sundance TV, c’est accepter de prendre son temps. Accepter qu’il n’y aura pas de suspense ni de certitude. Accepter d’être chamboulé dans nos habitudes de spectateur de série: l’action est très lente, à l’image du personnage principal. Daniel Holden a passé 19 ans en isolement, pour le viol et le meurtre de sa petite amie. En 2013, une analyse d’ADN l’innocente. Il sort de prison et (re)découvre la vie. Le vent sur sa peau, l’odeur de la pluie en été et la lumière du jour sont autant de détails qui deviennent terrifiants et fascinants lorsqu’on en a été privé pendant près d’un quart de siècle. On a envie de protéger Daniel, mais on a peur pour/de lui. Il est vulnérable et capable de violence en même temps. On ne sait pas s’il saura s’adapter à cette vie, si les démons de son passé le laisseront en paix, mais surtout, on ne sait pas s’il est innocent… La seconde saison, en cours, est disponible sur Netflix, où on peut déjà écouter la première. (Chloé Freslon)

2. La venue d’Albin de la Simone au prochain Coup de cœur francophone
Après nous avoir offert toute une édition en novembre 2013 – Louis-Jean Cormier, les sœurs Boulay, Avec pas d’casque y étaient notamment invités –, le festival Coup de cœur francophone présentait jeudi les premiers noms de sa prochaine programmation: les vétérans québécois Michel Rivard et Isabelle Boulay, la sensation Klô Pelgag, le Belge Saule (à qui le festival remettra d’ailleurs le prix Rapsat-Lelièvre pour son disque Géant)… Mais ce qui nous a le plus réjouie, c’est que le 7 novembre, le Français Albin de la Simone sera de passage à L’Astral, dans la salle même où il nous avait offert un concert intime, feutré et absolument savoureux aux FrancoFolies l’an dernier. La magie sera-t-elle de nouveau au rendez-vous? On n’en doute pas une seconde. (Jessica Émond-Ferrat)

3. Fatigues
On découvre, dans le bouquin Fatigues de Pierre Peuchmaurd, toute une série de délicieux aphorismes – ces petites phrases jouant avec les mots, faisant état d’observations diverses. Ce sont les éditions L’Oie de Cravan qui présentent sous un même titre trois recueils déjà parus et un inédit du poète français, issu de la lignée surréaliste et décédé en 2009. La lecture de Fatigues n’est nullement épuisante. Elle plonge le lecteur amoureux des mots dans une réflexion où l’imagination et l’intelligence sont reines. On prend plaisir à feuilleter l’ouvrage et à s’imprégner tranquillement des courts énoncés, qui se suivent, mais qui ne se ressemblent pas. «Ère optique. Nerf glaciaire.» «Mordre à l’âme sœur.» «Cinquante-six kilos. Mon amour pèse le poids d’un cœur d’éléphant.» Une lecture empreinte de sensibilité. (Andréanne Chevalier)

4. Jack et la mécanique du cœur
Dans l’univers de Mathias Malzieu, même les sujets les plus difficiles ont une aura féérique. Chanteur du groupe rock français Dionysos, Malzieu signe aussi des livres fantastiques où les tumeurs deviennent betteraves, où les malformations cardiaques sont réglées par des horloges. Avec le ravissant film Jack et la mécanique du cœur – adapté de son roman et de son disque du même titre –, Malzieu devient coréalisateur. D’une esthétique irréprochable, cette œuvre animée s’intéresse au destin de Jack, enfant né avec un cœur gelé. «Gelée… comme la confiture!» précise la sage-femme avant de remplacer l’organe magané du bébé par un engin qui fait un drôle de bruit, comme de la pluie, comme du popcorn. En grandissant, Jack sait qu’il doit suivre trois règles pour que son cœur mécanique ne le lâche pas: ne pas jouer avec les aiguilles, ne pas céder à la colère et, surtout, ne jamais tomber amoureux. Mais comment rester de glace devant cette jolie chanteuse à lunettes qu’il rencontre au village? Bonus: Arthur H, Grand Corps Malade, Olivia Ruiz et Malzieu lui-même prêtent leurs voix de chanteurs aux personnages. C’est magique (et c’est présenté samedi à 13h à Fantasia). (Natalia Wysocka)

5. Un secret de Forêt
On en a déjà parlé dans cette rubrique, on a un faible pour les chansons de Joseph Marchand et Émilie Laforest, qui forment un trio de choc avec la poétesse Kim Doré, dont les mots se marient à merveille à la musique du couple. Fort de son premier opus homonyme paru en 2013, Forêt travaille présentement à un second album (youppi!) et nous en offre un premier extrait gratuit, Un secret, sur foretmtl.bandcamp.com. La voix d’Émilie Laforest, reconnaissable entre mille, a gagné en maturité depuis le précédent opus et y est accompagnée d’une mélodie envoûtante qui laisse présager un second effort à la hauteur de nos attentes. À suivre! (Jessica Émond-Ferrat)

6. Les beaux malaises sur DVD
Ceux qui n’avaient pas eu l’occasion de voir la première saison de la série de TVA concoctée par Martin Matte lors de sa diffusion cet hiver peuvent se rattraper maintenant que Les beaux malaises est disponible en DVD. C’est qu’elle en vaut la peine, croyez-nous. Les fans déjà conquis de Martin Matte n’auront aucun mal à apprécier l’univers quotidien du sympathique baveux, et les autres risquent de lui découvrir un côté fort attachant. Avec ses acolytes, l’excellente Julie LeBreton en tête, l’humoriste vit au quotidien des aventures qui nous font tour à tour rigoler franchement, rire jaune, et même verser une petite larme de temps en temps. On a hâte à la saison 2! (Jessica Émond-Ferrat)

7. The One I Love à Fantasia
Sur les conseils de son psychologue, un couple qui bat de l’aile se rend dans une petite maison de campagne. Lui, comme elle, veut très, très fort redevenir aussi amoureux, aussi passionné, aussi dedans qu’avant. Mais le temps et les trahisons qui ont laissé des traces se mettent en travers de ce projet. De plus, l’un comme l’autre aimerait que sa douce moitié soit différente. Meilleure. Mademoiselle rêve que son époux peigne comme Degas, fasse de l’exercice avec le sourire et accepte les critiques, même les plus cinglantes. Monsieur aimerait que sa femme soit plus enjouée et qu’elle lui permette de manger du bacon au déjeuner. En anglais, on dit: «Be careful what you wish for.» Traduction: faites attention, car vos désirs pourraient devenir réalité… S’appuyant sur cette idée, The One I Love, premier long métrage réalisé par Charlie McDowell (fils de Malcolm «Clockwork Orange» McDowell) est une jolie révélation. La distribution se limite à trois noms, tous excellents. Le sympathique Mark Duplass, le vétéran Ted Danson et l’héroïne de Mad Men Elisabeth Moss. D’une délicieuse étrangeté! À voir à Fantasia samedi à 19h15 et mercredi à 15h. (Natalia Wysocka)

On se désole pour…

Les guerres de chroniqueurs sur la place publique
«Vlan dans les dents!» peut-on lire parmi les commentaires générés par la Lettre à Christian Rioux, du chroniqueur de La Presse Marc Cassivi, publiée cette semaine en réponse aux propos critiques de son homologue du Devoir sur plusieurs musiciens francophones (Lisa LeBlanc, Radio Radio, les Dead Obies), qui massacreraient la langue française. Un bon coup, vraiment? Ce genre de joute entre chroniqueurs – celle-ci étant loin d’être la première en date – relève beaucoup plus d’une mauvaise utilisation de cette tribune que de la défense du fait français lui-même (celui d’aujourd’hui, entendons-nous, pas celui du Bas-Canada).  Qu’on soit, en tant que lecteur, plus d’accord avec l’un ou l’autre de ces chroniqueurs, on peut se demander si ces «Lettres à» ont vraiment un intérêt public. (Émilie Bergeron)

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