L’expert Timberlake

Sept ans après son dernier passage à Montréal, c’est un Justin Timberlake éblouissant qui a électrisé le Centre Bell pendant plus de deux heures à l’occasion de son 20/20 Experience World Tour, vendredi soir.

Veston noir, chemise sortie du pantalon, baskets blancs… la star qui a dépassé les dix ans de carrière en solo est apparue en haut des escaliers de la scène dans une lumière blanche. Quelques secondes plus tard, le band de sa tournée, The Tennessee Kids, a surgi du sous-sol pour lancer le show avec Pusher Love Girl, une pièce tirée de son récent album, The 20/20 Experience: 1 Of 2.

Très à l’aise, le bondissant Timberlake s’est amusé, enchaînant les hits accrocheurs de ses quatre albums. Sans lyp sync, il a prouvé encore qu’il maîtrisait à la perfection la coordination chant/danse. Sa troupe de danseurs l’a rejoint à plusieurs reprises, notamment sur Rock Your Body.

Mais c’est avec My Love, venant de son précédent opus (FutureSex/LoveSounds), que le party a décollé. D’abord au piano et accompagné de ses choristes, Timberlake a continué avec la version originale. Puis le son puissant des guitares électriques a totalement soulevé la foule, répondant à l’appel «Sautez! Sautez! Sautez!»

L’artiste de 33 ans n’a jamais cessé de communiquer avec ses fans pour les faire taper des mains ou bouger les bras. Grand classique des shows du XXIe siècle, il les a invités à lever leurs cellulaires dans les airs sur Love Stoned. À une fan très émue de fêter ses 25 ans avec son idole, il a dit: «Attend 3h du matin pour pleurer». Trois heures comme l’heure de la fermeture des bars. Timberlake a aussi imité de manière comique une personne soûle.  L’alcool a d’ailleurs un peu coulé, vendredi soir, lorsque le chanteur a déclaré: «Si vous avez une boisson, levez-là dans les airs! Et j’espère que vous allez continuer à boire ce soir. Alright! Alright! Alright!» Le principal intéressé est lui-même passé à l’action quelques minutes plus tard, après l’interprétation de Drink You Away, se servant un shooter à l’espace bar situé sur le parterre.

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Timberlake le chanteur, Timberlake le danseur, Timberlake l’acteur, Timberlake le séducteur… Sincèrement touché par l’amour du public, il s’est prosterné à plusieurs reprises devant les 17 000 spectateurs jeunes et moins jeunes qui lui ont offert bien plus qu’une ovation dans la soirée. «I Fucking Love You Montreal» en a déclenché une autre.

Pour la deuxième partie du show, JT a retiré son veston et s’est immergé dans le Centre Bell. Une impressionnante plate-forme qui rejoignait les deux tribunes latérales a coulissé jusqu’au milieu de la salle. Sympathique, Timberlake a serré plusieurs mains. Et ceux un peu trop éloignés voyaient régulièrement Timberlake et ses comparses apparaître sur l’affichage à l’arrière-scène, dans un décor du même acabit que la pochette des deux albums The 20/20 Experience.

Celui qui a un talent inné pour chanter et danser a ajouté à son arc des qualités de musicien. Piano donc, puis guitare pour HeartBreak Hotel, d’Elvis Presley. Une des belles reprises-surprises de la soirée.

Est alors venue l’excellente What Goes Around… Comes Around, d’abord en acoustique et en choeur avec la foule, puis avec les sonorités qui en ont fait l’un des plus grands hits de Justin Timberlake.

Le prodige américain a poursuivi avec Take Back the Night, qui rappelle le style d’un autre prodige, Michael Jackson. De quoi donner un dernier coup de pep avant le trio final: Suit & Tie, Sexy Back et Mirrors. Trois tubes qui ont mis à l’épreuve le toit du Centre Bell, transformé en autocuiseur.

Pop, rock, hip-hop, funk, R&B… le sexy Timberlake et sa voix de fausset n’ont pas flanché au cours de la vingtaine de chansons. JT a complètement enthousiasmé le public, allant même d’une confession: «C’est notre 89e représentation et vous êtes la foule la plus folle depuis le début de la tournée!»

Parfait, ce Justin-là.

Et il remet ça samedi soir dans la métropole.

Photos: Chantal Levesque