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Le dernier round de Victor «Young» Perez

Photo: K-films amérique

Tout n’a pas été dit sur la Deuxième Guerre mondiale. Justement, le film Victor «Young» Perez en fait découvrir un aspect totalement méconnu.

Il s’agit de l’histoire d’un ancien champion du monde de boxe (interprété par Brahim Asloum, médaillé d’or aux Jeux olympiques de Sydney en 2000) qui a été déporté à Auschwitz.

«C’est une histoire tellement extraordinaire que même le scénariste le plus inventif aurait eu du mal à écrire ça sans qu’on dise que c’était trop», confie le réalisateur du film, Jacques Ouaniche, rencontré au parc La Fontaine.

Entre biopic et chronique, le film fait ressortir la lumière des jours noirs, laisser émerger l’espoir de la terreur. «Ce qui m’intéressait, c’était d’aborder cette période à travers les valeurs du sport, explique le cinéaste, qui en est à son premier long métrage. Ce combattant n’a jamais baissé les bras. Même dans l’horreur la plus incroyable, il a réussi à garder la tête haute et à redonner de l’humanité là où il n’y en avait plus du tout.»

«Ce combattant n’a jamais baissé les bras. Même dans l’horreur la plus incroyable, il a réussi à garder la tête haute et à redonner de l’humanité là où il n’y en avait plus du tout.» – Jacques Ouaniche, réalisateur de Victor «Young» Perez, à propos du personnage-titre du film

Le sport faisant partie intégrante du récit, il fallait que les échanges entre les pugilistes soient crédibles. La présence de Brahim Asloum n’est d’ailleurs pas étrangère à ce désir de vraisemblance. «En tant que champion, les combats dans les films m’ont toujours perturbé, car je me rendais compte que c’était très faux. C’est vrai que j’avais une certaine pression, je voulais que ça soit à la hauteur d’un vrai combat de boxe. Environ 90% des coups qu’on voit à l’écran ont été réellement portés, et ça, c’était magique.»

Abordant de front des questions de racisme, Victor «Young» Perez transcende son époque et est intemporel sur plus d’un plan. «J’aurais aimé que ça soit enfermé dans l’Histoire et qu’on n’en parle plus, avoue son créateur. Mais je crois que malheureusement on est en train de vivre des réminiscences de ça, surtout en ce moment en Europe, avec la stigmatisation des uns et des autres, la montée des extrêmismes et de l’antisémitisme. Il faut rester vigilant, et le cinéma peut servir à ça.»

Victor «Young» Perez
En salle dès vendredi

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