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Maps to the Stars: une étoile qui brille encore

Photo: Les films Séville

Le cinéaste canadien David Cronenberg offre un moment d’humour noir, très noir avec Maps to the stars, chronique acerbe des mœurs hollywoodiennes. Il s’est confié à Métro.

D’abord présenté en sélection officielle au dernier Festival de Cannes, Maps to the Stars (La carte des étoiles) de David Cronenberg est le portrait croisé, et intimement lié, d’une galerie de personnages (très) hauts en couleur. Havana Seagrand, une comédienne sur le retour, hantée par le fantôme de sa mère; Agatha, une jeune fille au visage brûlé qui devient son assistante; le Dr Stafford Weiss, un psy gourou aux méthodes douteuses; son fils Benji, ado star insupportable, tout droit sorti de désintox…

Le tout croqué par la caméra clinique du cinéaste de Crash et Cosmopolis, sur un scénario de l’écrivain Bruce Wagner, fin connaisseur des arcanes du showbiz. On lui doit notamment l’hilarant Toujours L. A , paru en France aux éditions Sonatine. «Bruce est aussi scénariste, il a écrit des films et en a même réalisé. C’est à la fois un insider… et un outsider, du fait de ses romans où il dénonce les dérives du milieu. De mon côté, j’ai construit ma carrière en marge du système, même si j’ai souvent eu affaire à lui pour des raisons professionnelles, précise David Cronenberg. Bref, nous étions faits pour nous entendre.»

«Ce n’est pas une satire, c’est la réalité»
Lumineux à la surface, Maps to the Stars distille un malaise latent, en dépit de moments franchement cocasses, si l’on apprécie l’humour noir. Très noir. Un cauchemar américain qui paraîtra exacerbé à certains. «Lorsque les gens disent à Bruce qu’il s’agit d’une satire, il répond:“Non, c’est la réalité.” J’en ai tenu compte dans ma direction d’acteur», précise le cinéaste. Je ne voulais pas qu’ils surjouent, mais qu’ils proposent une interprétation premier degré. De façon générale, je n’aime pas mendier l’émotion du spectateur. Hollywood fait très bien ça. Peut-être que je vais trop loin dans la direction opposée. Mais je préfère paraître froid que d’avoir l’air d’un mendiant.»

Les fans de David Cronenberg seront peut-être surpris d’apprendre qu’à 71 ans, leur idole tournait pour la première fois sur le sol américain. «Je n’ai jamais évité les États-Unis. C’est juste que mes producteurs ne me le permettaient pas. À une époque, le dollar canadien était tellement bas qu’ils priaient pour que je tourne au Canada! Là, nous n’avions pas le choix, car nous devions filmer des lieux emblématiques comme Hollywood Boulevard, Rodeo Drive, le Château Marmont.»

Maps to the Stars
En salle dès vendredi

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