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Qw4rtz: métal précieux

Photo: Yves Provencher/Métro

En déconstruisant les chansons populaires pour les interpréter a cappella, Qw4rtz s’est assuré un succès mercredi soir au Théâtre St-Denis.

Constituée de François Pothier-Bouchard, Louis-Alexandre Beauchemin, Philippe Courchesne et François «Fa2» Dubé, la formation n’a pas pris de temps avant de mettre dans sa poche la majorité de la foule (déjà acquise?) présente.

Dès l’introduction, qui mélangeait Jean Leloup et les White Stripes, les membres ont montré comment ils utilisent leurs voix pour reproduire tous les instruments originaux. Une technique qui a atteint des sommets sur la très électrique Pentatonix de Daft Punk.

Habiles au chant et aux effets vocaux, les mousquetaires le sont également à l’humour. Leurs interventions ludiques et cocasses s’avéraient même trop peu nombreuses, – elles auraient pu donner un élan supplémentaire à ce spectacle bien huilé, mais au rythme pas toujours soutenu. Des extraits plus lents et moins maîtrisés de Jacques Brel et surtout de Félix Leclerc, notamment, ont empêché la fête de lever comme elle aurait dû le faire.

«Comme si on était quatre gars à la sexualité ambiguë qui chantent dans un italien approximatif, dans un bar de Ville-Émard.» -François «Fa2» Dubé, avant d’entamer du Il Divo avec ses comparses

 

La mise en scène minimaliste de Serge Postigo était en parfaite harmonie avec la démarche a cappella du groupe: un peu de lumière par-ci, des panneaux avec des rythmes cardiaques par-là, et le tour était joué. Mais devant la répétition de certaines chorégraphies, un enrobage plus sophistiqué aurait certainement élevé les enjeux. Il a d’ailleurs fallu attendre jusqu’au numéro précédant l’entracte – une symbiose de sexe, de musique et de nourriture sur du Marvin Gaye, Barry White et autres Tom Jones – pour voir quelque chose qui sortait un peu des sentiers battus. Et ce ne sont pas nécessairement les compagnons en sous-vêtements qui ont provoqué l’hystérie de la salle.

Le talent de ce quatuor ne fait aucun doute. Ses choix musicaux versent un peu dans la facilité, ce qui ne l’empêche pas de jouir d’un efficace mélange de genres, qui va du traditionnel aux tubes de boys band. Il y manque seulement cette épice de paprika qui fait toute la différence, qui transforme la prometteuse et divertissante matière première en quelque chose de solide et d’éclatant. Du quartz, quoi.

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