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Quand je pense qu’on va vieillir ensemble: Rêve hilarant

Photo: Ph. Lebruman/collaboration spéciale

Quand je pense qu’on va vieillir ensemble est un délire hilarant qui amène le spectateur dans un espace déconnecté de la réalité pour le mettre devant ses propres travers.

Avant même d’entrer dans la salle de spectacle, on est assailli par de la musique militaire assourdissante. Elle se poursuit à l’intérieur, où le spectateur est prisonnier d’une atmosphère angoissante.

Sur scène, un décor inquiétant. De la terre, des pneus, des feux de poubelle, une carcasse de bicyclette. Dedans, des personnages défigurés, couverts de sang et agressifs, qui ne se gênent pas pour malmener certains spectateurs. On a juste hâte que ça se termine.

Commence ensuite un numéro de lip sync insupportable, et on se dit: «J’espère que ce ne sera pas comme ça tout le long!» À ce moment-là, la compagnie française les Chiens de Navarre n’a pas fini de surprendre.

Les talentueux comédiens et leur metteur en scène Jean-Christophe Meurisse utilisent tous les procédés pour provoquer les rires. Et ça fonctionne. Dialogues raffinés, humour «pipi, caca, pénis», vaudeville et burlesque se bousculent dans le désordre dans une série des sketchs. Ils mettent en scène des individus mal dans leur peau, qui tentent d’élever leur coefficient de bonheur en s’exprimant, en décrochant un nouveau boulot ou en apprenant à séduire. Ils s’appuient sur les conseils de «guides» qui ne sont probablement pas plus heureux qu’eux. Leur désarroi est tourné en dérision. En même temps, rit-on un peu de nous-mêmes?

Dans ce spectacle, tout n’est pas réglé au quart de tour, et une place est laissée à l’improvisation. Il part en lion, et les premières scènes sont tordantes. Certaines longueurs et redondances apparaissent toutefois à mesure que le show avance.

Par ses contrastes et ses effets déboussolants, la pièce donne l’impression d’un rêve. Avec ses moments forts, ses moments de joie, ses moments angoissants et ses moments absurdes qui semblent ne mener nulle part, mais qui sont lourds de sens.

Quand je pense qu’on va vieillir ensemble
À l’Usine C
Mardi, mercredi et jeudi à 20h

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