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Amadou & Mariam: black soul

Photo: Benoît Peverelli

Entre modernité et tradition, Folila, le nouvel album surtout en anglais d’Amadou & Mariam, est aussi celui des rencontres. On y retrouve la chanteuse Santigold, deux membres de TV on the Radio, le rappeur de Brooklyn Theophilus London, Ebony Bones ainsi que… Bertrand Cantat, qui participe à 10 des 13 titres. Discussion avec Amadou Bagayoko.

Votre nouvel album distille autant des ambiances créées par des instruments traditionnels que des rythmes urbains puisés dans le hip-hop. Le concept était-il d’établir un pont entre la tradition et la modernité?
Oui. Nous l’avons réalisé à New York, à Bamako et à Paris. Au départ, nous voulions faire, avec les mêmes chansons, un album purement traditionnel et un album moderne. Mais finalement, nous avons réuni le tout en un seul.

Bertrand Cantat est très présent sur cet album. Vous avez sans doute discuté de tout ce que cela impliquait avec Mariam?
Nous n’avons pas eu de discussions relatives à ses problèmes. Ce sont des convictions personnelles qui nous ont guidés. Lorsque nous l’avons rencontré à Bordeaux, nous avons trouvé que c’est une personne généreuse, sympa et très ouverte au point de vue musical, c’est tout. Nous avons beaucoup parlé de musique, et après, nous l’avons invité au Mali. Il est venu et il y a passé une dizaine de jours.

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Vous savez néanmoins que vous aurez à défendre ce choix. Il y a une prise de position philosophique dans votre geste, non?
Ce qui peut être compris, c’est que l’individu doit toujours donner une chance aux autres de se racheter.

L’idée du pardon, du lâcher-prise, c’est le discours qu’Amadou & Mariam a toujours véhiculé. Sur Oh Amadou, vous dites : «Tu n’as pas le choix, c’est plus fort que toi, tu dois plier.»  
Oui, c’est le message que nous avons toujours tenté de véhiculer. Avant même de rencontrer Bertrand, nous avions cette chanson-là. Ce n’est pas parce qu’il était là que nous l’avons chantée, même si ça peut coller avec son histoire.

Parmi les rencontres qu’on retrouve sur Folila, il y a celle avec le rap. Est-ce une musique qui vous plaît particulièrement ou était-ce pour illustrer l’urbanité inhérente au concept de l’album?  
Nous n’avons pas la même manière d’exprimer les messages, et le rap est un bon véhicule. Nous aimons bien le hip-hop, et ça nous fait vraiment plaisir de voir les styles se rencontrer. Vous savez, il y a un de nos garçons qui fait du rap.

Vous écrivez la plupart des textes de vos chansons. Où puisez-vous votre inspiration?
Dans le quotidien, la spiritualité, l’amour du prochain, la vie pacifique, la fraternité et l’amitié, et aussi dans l’espoir qu’il faut donner aux uns et aux autres sur cette terre. Leur dire que tout n’est pas figé : aujourd’hui, nous pouvons nager dans le bonheur, et demain, être plongés dans le malheur, mais avec du courage, tout peut changer. Notre discours consiste surtout à donner de l’espoir aux gens.

Folila
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