2014 revue et corrigée: Viens voir les comédiens

Une fois de plus, ce sont les comédiens, tous excellents, qui font la réussite de cette 10e revue humoristique de l’année du Théâtre du Rideau Vert, parsemée de bons flashs, mais ponctuée cependant de quelques longueurs.

Ils sont six: Suzanne Champagne, Martin Héroux, Benoît Paquette, France Parent, Marc St-Martin et Julie Ringuette (qui remplace avec brio Véronique Claveau, laquelle s’est jointe à l’équipe du Bye bye). Six comédiens, mais quelque 75 personnages… qu’ils imitent de façon impeccable. Lundi soir à la première médiatique de 2014 revue et corrigée, Suzanne Champagne n’a eu qu’à se montrer sur scène habillée en Pauline Marois pour ravir le public; Benoît Paquette et Marc St-Martin nous ont fait crouler de rire avec leurs parfaites imitations de Pierre et Éric Lapointe, juges à La Voix en 2015, dont ils maîtrisaient le timbre de voix aussi bien que la gestuelle; France Parent était magnifique en Sœur Angèle… Bref, les comédiens, à eux seuls, sont la promesse d’un bon spectacle.

Du reste, la mise en scène d’Alain Zouvi s’est resserrée depuis l’an dernier, et le rythme du spectacle s’en trouve amélioré, même s’il reste quelques longueurs. Le sketch du témoignage des Pineault-Caron aux audiences de la commission sur le projet de charte des valeurs ou encore celui des deux vieilles dames en CHSLD qui parlent de réseaux sociaux étaient plus faibles et les chansons (dont deux sur des airs d’Alex Nevsky) étaient bien écrites, mais plusieurs paroles nous échappaient malheureusement. Cela dit, plusieurs autres bons flashs nous ont fait pardonner ces moments. On a entre autres adoré la parodie du virage «talk-show de fin de soirée» du bulletin de nouvelles de TVA et le Prière de ne pas envoyer de fleurs où Jean-François Lisée, Bernard Drainville et PKP font leurs «adieux» à Pauline Marois. Mention spéciale aussi à l’hommage à Gilles Latulippe, à la manière d’un théâtre d’été aux portes du paradis; un clin d’œil franchement touchant. Et cette vente aux enchères d’objets désormais inutiles (la tour brune de Radio-Canada, les actions de PKP à échanger contre un poste de premier ministre) est aussi une excellente idée.

Beaucoup de moments de l’année nous ont laissé un goût amer et on ne rit donc pas toujours à gorge déployée en assistant à 2014 revue et corrigée, mais ça n’empêche pas le spectacle de finir sur une note positive. Et de nous laisser un souvenir positif lui aussi.

2014 revue et corrigée est à l’affiche au Théâtre du Rideau vert jusqu’au 4 janvier.