Danser! en 6 épisodes à ARTV

Ils aiment Danser! Plus que juste «aiment». La danse, c’est tout pour eux. Ils en font cinq heures par jour. Sacrifient les sorties. Contiennent leur caractère pour se plier aux exigences, se donnent corps et âme.

Ils sont sept finissants de l’École supérieure de ballet du Québec. C’est leur dernière année d’étude dans cette institution sise près du métro Laurier, à Montréal. Ils ont autant de rêves que d’angoisses, doivent traverser les évaluations, les auditions. Certaines réussies, d’autres ratées.

Parmi eux, Pier-Loup Lacour, qui «ferait ben trop de niaiseries s’il ne dansait pas» et qui raconte, avec des étoiles dans les yeux, son expérience dans le Casse-Noisette des Grands Ballets canadiens. Il y a aussi Francisco Javier Trejo Vazquez, dit Paco, qui n’avait jamais fait de ballet avant d’entrer à l’École; seulement un peu de hip-hop dans la rue au Mexique, son pays natal où toute sa famille est d’ailleurs restée. Pour survivre au froid, Paco se répète: «Je suis un gladiateur! Je suis un gladiateur!» Il y a également notre protagoniste coup de cœur, Claudia Colonna, qui se bat contre certains préjugés qu’entretient le milieu à l’égard des candidates comme elle. Et qui se bat aussi contre elle même. «J’ai été mise dans la boîte de la fille qui n’a pas le corps. La boîte de la fille qui est faible techniquement. Je ne suis jamais sortie de cette boîte depuis», confie-t-elle.

C’est leur parcours en six épisodes que la mini-série Danser!, réalisée avec finesse, naturel et inventivité par Christian Lalumière, propose de suivre. Dans les deux premiers épisodes que nous avons visionnés, on se retrouve dans les cours de ballet, devant les yeux des juges, dans les coulisses. Entre-temps, le réalisateur nous propose aussi de subtiles incursions dans la vie de ces jeunes artistes : dans la cuisine au déjeuner, dans une soirée de confidences autour de quelques verres. Des séquences plus oniriques, théâtrales, où la véritable personnalité de chaque danseur semble ressortir ponctuent le tout.

La série, qui évoque par moments le documentaire First Position, de Bess Kargman, qu’on a tant aimé, n’occulte pas les côtés plus rigides de la danse. Dans les vestiaires, les protagonistes discutent des règles hyper strictes, soulignent à quel point ils se sentent parfois coincés dans leur créativité. Il est question de pression, de rigueur et de l’intransigeance de certains règlements. Pas de vernis sur les ongles, pas de bonbon dans la bouche, pas de rouge sur les lèvres. Portée par un grand souffle, Danser! aborde enfin ces cruels refus marquant le parcours des interprètes qui, pour autant, n’abandonnent vraiment pas facilement. Comme le résume si bien Claudia: «C’est la vie! On me dit non, mais je vais revenir!»

Danser!
À ICI ARTV
Le mercredi à 19h