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Le scaphandrier: meurtres au second degré

Photo: Filmoption international

Du sang, des tripes, des zombies… Alain Vézina s’est fait plaisir avec Le scaphandrier, son premier film de fiction, un «slasher de série B à ne surtout pas prendre trop au sérieux».

Ayant grandi dans les années 1980, le cinéaste Alain Vézina a développé durant son adolescence une fascination pour les iconiques «méchants» de films d’horreur: Michael Myers, Jason, Freddy… «Mon sous-sol, c’est un musée, avoue-t-il. C’est plein de statues de monstres partout. C’est un peu ce à quoi j’ai voulu rendre hommage avec mon film. Je n’ai pas la prétention de révolutionner le genre, j’ai juste voulu m’inspirer du genre de films que j’aime et tourner une sympathique série B d’horreur. Si les gens passent un bon moment et ont du fun, je serai content.»

«Je vais toujours avoir envie de faire des films sans prétention, des sympathiques films de série B. Ce n’est pas péjoratif, c’est un film fait avec moins de budget et des acteurs qu’on ne connaît pas beaucoup.» – Vézina, qui explore actuellement les légendes amérindiennes en vue de tourner un film de fantômes, lequel devrait aussi se dérouler aux abords du fleuve Saint-Laurent

Un genre qu’on retrouve peu au Québec, et c’est effectivement un joyeux festival d’hémoglobine qui attend le public. Dans Le scaphandrier, qui compte dans sa distribution Raymond Bouchard, Béatrice Picard et Alexandre Landry, une jeune journaliste (Édith Côté-Demers, pour la première fois dans un rôle principal au cinéma), s’intéresse à une histoire sordide survenue dans un village côtier: un bateau s’est échoué et son équipage a été massacré. On comprendra rapidement que c’est l’œuvre d’un tueur en série en colère contre les chasseurs d’épave qui ont profané un navire naufragé, et qui tue ses victimes vêtu d’un costume de scaphandrier… Sans trop en révéler, disons simplement que des zombies seront éventuellement mêlés à l’affaire.

«C’est presque un fantasme pour une comédienne de jouer dans un film comme ça, et c’est rare au Québec d’avoir l’occasion de faire un slasher, fait remarquer Édith Côté-Demers.

La jeune femme admet ne pas être une amatrice de films d’horreur: «Mais Alain connaît vraiment ça, il connaît les codes et en parlait avec passion, il nous citait les références: “Ça, ça va être le plan à la Jaws; là, tu vas faire comme dans tel film…”»

«Quand j’ai lu le scénario, je revoyais un peu les romans de La courte échelle, les émissions de mon enfance où c’est une jeune fille qui mène l’enquête.» – Édith Côté-Demers, qui interprète un des personnages principaux du Scaphandrier

Un code auquel le réalisateur tenait, c’est d’avoir un tueur créatif. «Il n’y a rien de plus plate qu’un méchant qui tue toujours de la même manière, dit le réalisateur. Et comme c’est un scaphandrier, il se sert de la faune marine pour tuer: il étrangle quelqu’un avec une anguille électrique – et oui, je sais qu’il n’y en a pas réellement dans le fleuve –, il en empale un autre sur une mâchoire de requin… Il faut avoir du fun et ne pas se poser trop de questions sur la plausibilité de tout ça!»

Cela dit, le réalisateur, qui a auparavant tourné des documentaires, s’est largement inspiré de ses recherches pour l’un de ceux-ci au sujet du naufrage de l’Empress of Ireland pour construire l’histoire de son film. «C’est pendant le tournage du documentaire que j’ai eu l’idée du film; c’est parti d’une blague, se souvient-il. C’était la nuit, on était sur un quai désaffecté, et j’imaginais ce que ce serait si le bateau revenait à la surface, enveloppé de brumes, avec tous ces corps à bord… Le scaphandrier, c’est donc la rencontre de mes deux passions, celle que j’ai pour les naufrages et celle que j’ai pour le cinéma fantastique de série B.»

Le scaphandrier
En salle dès vendredi

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