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5 raisons de voir Red Army

Photo: Collaboration spéciale

Avec Red Army (L’Armée rouge), en salle dès vendredi, le réalisateur américain Gabe Polsky revient sur l’ascension et la chute de la légendaire équipe de hockey soviétique au temps de la guerre froide. Un documentaire fascinant qui passionnera les fans de sports et d’Histoire.

red army fetisovTémoignages d’étoiles
Red Army recueille les témoignages d’anciens joueurs d’élite, notamment le gardien légendaire Vladislav Tretiak (aujourd’hui président de la fédération russe de hockey sur glace), l’attaquant Vladimir Krutov (décédé en 2012) ou encore le défenseur Viatcheslav «Slava» Fetissov. Ce dernier, actuel ministre des Sports russe, est d’ailleurs au cœur du documentaire. Tantôt drôle, tantôt irrité, Fetissov nous offre des face-à-face amusants avec son intervieweur, Gabe Polsky. Le réalisateur, né de parents soviétiques, a aussi rencontré un ancien agent du KGB qui veillait à ce qu’aucun joueur de l’équipe ne déserte pendant leurs tournées en Amérique du Nord.

red army propagandeArchives inédites
Le documentaire est également riche en images d’archives. Bien sûr, il y a ces moments qui ont fait l’histoire du hockey, comme le «Miracle sur glace», cette finale olympique de 1980 remportée à la surprise générale par une bande de jeunes Américains face à aux «invincibles» Soviétiques, vainqueurs des quatre éditions précédentes. Mais Red Army, c’est aussi un album ouvert sur les coulisses du modèle soviétique. On voit des enfants, sélectionnés très jeunes, s’amuser et développer leurs aptitudes, des joueurs adultes patiner en traînant un poids dans leur dos… ou encore de véritables ours bruns, bâton en main et patins aux pattes, images de propagande s’il en est.

red army kasatanov fetisovBeauté du jeu
Les amoureux du hockey pourront découvrir ou redécouvrir un style de jeu – que certains qualifient d’art – aujourd’hui disparu. L’URSS avait sa propre conception de ce sport, basée sur la psychologie («partie d’échecs»), le mouvement collectif et le jeu de passes capable de déjouer n’importe quelle défense. Slava Fetissov (à droite) et son coéquipier à la ligne bleue, Alekseï Kassatonov (à gauche), avaient développé une telle complicité avec le trio offensif composé de Sergeï Makarov, Igor Larionov et Vladimir Kroutov, qu’ils sont devenus une des unités de cinq joueurs les plus redoutables de l’histoire du hockey. «Ils bougeaient comme un seul corps», raconte-t-on dans le documentaire.

Sacrifices et intimidation
Si ces hommes se liaient d’amitié, c’était en partie dû à leurs conditions de travail. Red Army met en lumière l’enfer que pouvait représenter la méthode soviétique. Après «l’humiliation» de l’URSS aux JO de Lake Pacid, Viktor Tikhonov – décédé l’automne dernier – mit en place des entraînements de plus en plus stricts. Isolement militaire, 11 mois par an sans vacances et loin de la famille… il imposa un régime dictatorial et ne laissa aucun répit à ses joueurs, empêchant même un d’entre eux de se rendre au chevet de son père mourant. «Pourquoi jouer pour l’homme qui ne nous respecte pas?» se demande Fetissov. À une certaine époque symbole de la réussite soviétique, ce dernier finira par répondre à l’appel de l’Amérique. Un souhait peu apprécié par les dirigeants de l’URSS, qui feront tout pour lui barrer le passage, à grands coups d’intimidation. «Je vais t’envoyer en Sibérie et tu ne reviendras jamais», lui dira notamment un haut responsable de l’armée.

Detroit Red WingsDécouverte de l’Amérique
Les succès de son équipe de hockey démontraient, pour le Bloc de l’Est, la supériorité du socialisme sur le capitalisme. La guerre froide est abordée en fil rouge dans le documentaire, jusqu’à la dislocation de l’URSS et l’exil des joueurs russes. À ses débuts dans la LNH, Fetissov (à gauche) aura d’ailleurs de la difficulté à s’adapter au hockey nord-américain, brutal et individuel. «Il n’y avait pas de style, aucune créativité», affirme-t-il. Son expérience outre-Atlantique sera toutefois ponctuée par deux Coupes Stanley gagnées en 1997 et en 1998 avec les Red Wings de Détroit, en compagnie de plusieurs de ses compatriotes, dont Viatcheslav Kozlov (à droite).

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