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L’Autriche peut conserver la «Frise Beethoven» de Klimt

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Rédaction - AFP Relaxnews

L’Autriche peut conserver la «Frise Beethoven», monumental chef-d’œuvre du peintre Gustav Klimt (1862-1918) réclamé par les héritiers d’un collectionneur juif, les conditions d’une restitutions n’étant pas réunies, a jugé vendredi la Commission chargée des biens spoliés.

Cette instance, dont les avis sont toujours suivis par l’État, a prononcé de nombreuses restitutions depuis sa création en 1998, notamment celle de la collection Rothschild en 1999.

Elle avait été saisie en octobre 2013 par les héritiers du collectionneur juif Erich Lederer, qui contestent les circonstances dans lesquelles l’œuvre lui a été achetée par la République d’Autriche en 1972.

La «Frise Beethoven», une fresque murale de 34 mètres de long sur 2 mètres de haut, est exposée depuis 1986 au palais-musée viennois de la Sécession, où elle avait été présentée pour la première fois par Klimt en 1902.

L’œuvre avait été achetée fin 1972 par l’Autriche pour 15 millions de schillings (environ 1,1 million d’euros), et restaurée par l’État entre 1974 et 1985.

Acquise par la famille Lederer en 1915, cette fresque avait été saisie par les nazis en 1938 avant d’être restituée à Erich Lederer après la Seconde guerre mondiale.

L’État autrichien avait cependant assorti cette restitution d’une interdiction d’exportation qui, selon les héritiers, a conduit M. Lederer, un résident suisse, à se séparer de l’œuvre dans des conditions défavorables après des années de vains efforts pour faire lever cette restriction.

La Commission a toutefois estimé vendredi qu’il n’existait pas de «lien temporel et concret» entre la procédure liée à la loi d’interdiction d’exporter et l’achat de la Frise par l’État.

L’un des avocats des héritiers, Marc Weber, a indiqué à l’AFP que ses clients continueraient à faire valoir ce qu’ils considèrent être leurs droits par «tous les moyens légaux possibles».

La Sécession a fait valoir qu’une restitution n’était justifiée «ni juridiquement, ni moralement», selon son avocat, Christian Hauer, la vente s’étant effectuée selon lui à un prix équitable et sans aucune forme de «contrainte».

En 2006, dans un autre dossier spectaculaire, la collection Bloch-Bauer avait été restituée à ses ayants-droits par un tribunal arbitral, après que la Commission eut statué négativement. Ces œuvres –cinq toiles de Klimt– avaient été revendues à New York pour un montant total record de 327,7 millions de dollars.

L’Autriche a révisé en 2009 sa loi sur la restitution d’œuvres d’art de façon à y inclure non seulement celles saisies par les nazis, mais également celles acquises après la guerre dans des circonstances douteuses.

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