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Ti-Gras Gauthier, conseiller en semences de cannabis

Photo: Daphné Caron/Urbania

Ti-Gras Gauthier connaît le pot comme certains connaissent le vin, et sait distinguer à l’œil les cocottes de sativa et d’indica. Il transmet son expertise à des fins médicales.

C’est quoi ta job exactement, puisque la majorité de ton champ d’expertise est illégal?
Je suis conseiller en semences en ligne pour le site Paradise Seeds, qui est basé à Amsterdam, et je suis aussi conseiller horticole pour la Croix Verte, une clinique qui donne accès à du cannabis à des fins médicales. J’aide les gens qui ont l’autorisation de faire pousser du cannabis à obtenir de beaux plants.

D’où tires-tu ton expertise?
Je suis autodidacte. Il y a plusieurs livres à ce sujet, dont ceux de Robert Connell Clarke, un botaniste spécialisé dans la culture du cannabis. Avant, je cultivais moi-même du cannabis. Le programme de Santé Canada permettait à des gens qui ne pouvaient pas cultiver de cannabis pour eux-mêmes de mandater quelqu’un pour le faire, mais j’ai perdu mon permis à la suite de mon arrestation au centre Compassion.

C’est illégal, les centres Compassion?
C’est toléré, mais comme il y a eu des abus, il y a eu des plaintes. Selon la loi, on n’a pas le droit de revendre les produits du cannabis qu’on fait pousser à des fins médicales. On devrait les détruire. Mais des cliniques comme la Croix Verte permettent à des gens qui ont un dossier médical le justifiant d’obtenir ces surplus, qu’elle achète de producteurs indépendants autorisés.

Est-ce que le pot médical gèle?
Il y a des milliers de sortes de cultivars de cannabis, et chacun d’eux a un effet différent. Par exemple, l’Atomical haze est un sativa très stimulant, alors que le Nébula CBD est un croisement à forte concentration de cannabidiol, la substance antidouleur, qui atténue les effets euphoriques du THC. Les gens malades ne veulent pas être gelés à longueur de journée, ils veulent pouvoir travailler tout en contrôlant la douleur.

Quelles maladies peuvent bénéficier de l’utilisation du cannabis?
Toutes les maladies qui impliquent de la nausée, des spasmes ou de la douleur. Ça peut complètement remplacer la consommation d’opiacés, ou la réduire d’au moins 50%. Si on découvrait cette plante aujourd’hui, on dirait sûrement que c’est une plante miracle, mais le tabou qui l’entoure nous prive de son potentiel.

Est-ce que le pot qu’on vend dans la rue est «shooté»?
Ça, tout comme le Québec gold, c’est un mythe. Des gens ont lancé la rumeur qu’on pouvait mettre du LSD ou du PCP sur du pot. Ça n’aurait aucun sens pour les vendeurs d’investir autant d’argent sur un produit qui se vend 10$ le gramme. En réalité, le cannabis vendu sur la rue s’est beaucoup amélioré. Les prix ont baissé, et grâce à l’internet, les consommateurs ont plus de connaissances, alors pour demeurer compétitif, le runner moyen va proposer quatre ou cinq variétés.

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