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L’importance du sous-texte selon Eve Landry

Photo: Christian Bujold/collaboration spéciale

Porte-parole du Festival Vue sur la Relève, la comédienne Eve Landry nous parle de cet événement ainsi que des rôles qui ont marqué son imaginaire.

Pourquoi avez-vous accepté d’être porte-parole du festival Vue sur la Relève?
Ce festival est non seulement une vitrine, mais aussi, et surtout, il se pose en accompagnateur et conseiller essentiel pour les artistes en début de carrière. Je considère qu’il est essentiel de savoir bien s’entourer, et cet événement facilite les rencontres avec des professionnels passionnés et compétents. De plus, il apporte une aide précieuse aux artistes qui y participent et, parfois, même après l’événement.

Le grand public vous a connu grâce à la télésérie Unité 9. Vous êtes-vous inspirée de Lisbeth Salander, l’héroïne de la trilogie Millénium, pour créer Jeanne?
Je n’ai pas lu les livres, mais j’ai vu les films et j’ai observé les interprétations des diverses actrices qui ont joué ce rôle. C’est certain que la drive et l’énergie de ce personnage m’ont beaucoup inspirée, mais je ne me suis pas limitée à cela, notamment parce qu’on la connaissait déjà beaucoup et que je voulais éviter les associations.

Comment construisez-vous un personnage?
Ça dépend. Le théâtre diffère complètement de la télé ou du cinéma. Je lis, je m’inspire beaucoup du texte et j’observe. Je ne pense pas seulement aux scènes que je vais jouer, mais à toutes celles qui se déroulent autour. Je me demande ce que cette fille que j’incarnerai vit au quotidien. Je tente de lui créer une existence.

Quel rôle vous a donné le goût du jeu dramatique?
Plusieurs, dont Élise Guilbault et Marc Beaupré dans Deux frères, une série qui m’a beaucoup marquée alors que j’entrais au secondaire. Il y a aussi eu le personnage de Monica la mitraille, interprété par Céline Bonnier au cinéma. J’aimais les bad girls et les badass. (Rires) Avec mes parents, j’ai regardé beaucoup de films d’action, avec Bruce Willis ou Jean-Claude Van Damme, lorsque j’étais enfant.

La plus belle qualité chez un acteur?
L’observation et l’écoute. Lorsque tu écoutes vraiment ce que l’autre dit, tu peux t’adapter aux situations sans être déstabilisé. C’est la meilleure façon de jouer juste.

Le pire défaut?
L’égoïsme. Je déteste jouer avec un partenaire qui ne me regarde pas dans les yeux. À moins que ce soit dans son personnage.

Les actrices et acteurs dont le travail vous impressionne le plus?
Il y a Guy Nadon. On voit qu’il a travaillé et qu’il a réfléchi à son texte ainsi qu’au sous-texte. Même chose pour Gilbert Sicotte. Il a une base de jeu tellement solide qu’il m’étonne à chaque rôle. Il m’inspire beaucoup et m’a appris énormément. Il y a aussi Macha Grenon, dans Nouvelle adresse, qui fait montre de ce genre de précision dans le sous-texte. On ressent et on comprend tout ce que vit son personnage.

Et à Hollywood?
Je trouve que Leonardo DiCaprio vieillit bien. Il était bon et il l’est toujours. Il interprète chacun de ses rôles de façon différente. Je suis fascinée de voir à quel point il est concentré et se transforme. Au féminin, je dirais Cate Blanchett.

La scène qui vous a le plus marquée au cinéma?
C’est une scène très violente du film Paperboy. Ça se passe entre le personnage principal et deux gars ramassés dans un bar. Il s’agit d’une agression sexuelle de deux hommes sur un troisième. On ne voit pas le viol, mais on devine exactement ce qui s’est déroulé par la façon dont les corps sont placés et par l’atmosphère qui se dégage de la scène. C’est d’une violence et d’une justesse assez troublantes. Ça m’a marquée et je pense souvent à cette scène.

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À voir à Vue sur la Relève

En cette seconde semaine du festival Vue sur la Relève, que propose d’aller voir Eve Landry? «Je trouve cela cruel d’avoir à faire un choix parmi autant d’artistes talentueux, avoue-t-elle, mais bon, allons y pour…»:

  • La conteuse Arleen Thibault, «parce que même grands, nous aimons tous nous faire raconter des histoires».
    Jeudi à 20 h au Lion d’Or.
  • L’auteure-compositrice-interprète Sara Dufour, «pour sa drive, sa voix et sa générosité».
    Samedi à 20h au Théâtre Plaza.
  • Le groupe Clay and Friends, «pour l’énergie, le talent de ses membres et le plaisir qu’ils ressentent d’une manière palpable en jouant ensemble».
    Également samedi à 20h au Théâtre Plaza.

Vue sur la Relève
jusqu’au 18 avril

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