La force tranquille d’Ed Sheeran

Ed Sheeran, qui se produira au Centre Bell mardi prochain, a parlé avec Métro de son dernier album, X, qui a connu un vif succès depuis sa sortie l’été dernier.

Dans des palmarès habituellement peuplés de rappeurs et de divas de la musique dance, un Britannique de 24 ans, guitare acoustique à la main, se distingue de la masse. Ed Sheeran attribue sa popularité au fait qu’il restait un créneau à remplir. «Je crois qu’il faut un auteur-compositeur-interprète pour chaque génération, dit-il. J’imagine que je suis celui de cette génération-ci.»

Cette déclaration est typique d’une conversation avec Sheeran. Un peu de la grandiloquence nécessaire pour devenir une vedette pop, mais aussi une saine dose d’humilité, ainsi qu’un soupçon de remise en question. Il prononce les mots «je crois» presque aussi souvent qu’il parle d’ivresse dans ses chansons.

«J’aime beaucoup de genres de musique différents et j’aime en essayer plusieurs, précise-t-il. Je ne veux pas être identifié à un seul créneau, je crois, même si je ne maîtrise pas tout à la perfection.»

En spectacle, donc, il expérimente, avec des pédales d’échantillonnage par exemple, et son répertoire va des jolies ballades à un peu de rap, en passant par une reprise d’une chanson de Bruce Springsteen.

Quand on l’interroge au sujet de cette reprise, il lance: «J’étais dans un hôtel à New York avec un ami acteur. Cette chanson s’est mise à jouer. Je n’étais pas vraiment familier avec cet album de Springsteen, Nebraska. Je l’ai écouté en boucle cette soirée-là, et le lendemain, j’en étais fou.»

C’était qui, cet ami acteur? «Il s’appelle Kit Harington, il joue Jon Snow dans Game of Thrones.» Ah oui, d’accord, on en a vaguement entendu parler.

Ed Sheeran fait bien attention d’établir la distinction: même s’il a des amis dans le show-business, il serait faux de dire que dans ce milieu-là, tout le monde se connaît et n’a que des bons mots à dire sur les autres.

Il a cependant appris à ne plus dire de choses négatives sur les autres vedettes, comme il l’avait fait en critiquant le vidéoclip de Wrecking Ball de Miley Cyrus, par exemple. Et il ne dit pas de qui il est question dans sa chanson Don’t.

Dans Don’t, le chanteur mêle les éléments qu’il maîtrise à la perfection avec certains qu’il apprend encore: son sens de la mélodie s’y marie notamment au rap, à la basse… et à un refrain auquel il semble manquer un certain mot.

«À l’origine, j’avais l’intention d’enregistrer la chanson avec le juron, dit-il à propos du refrain, qui devait être “don’t f*** with my love”.» Pourquoi l’avoir changé? Pour les radios? Même pas. À cause d’un chauffeur de taxi en Californie.

«Je discutais avec lui, se souvient Sheeran. Nous avons parlé pendant près d’une heure, et il m’a dit que sa fille adorait ma musique. Je lui ai alors fait écouter mon nouveau matériel. Il m’a dit que je jurais trop sur cette chanson, alors j’ai enlevé cette partie pour lui, j’imagine.»

«J’aime beaucoup de genres de musique différents et j’aime en essayer plusieurs. Je ne veux pas être identifié à un seul créneau, même si je ne maîtrise pas
tout à la perfection.»

Ailleurs sur X, Ed Sheeran rappe au sujet de Bon Iver, et chante passionnément à propos de son amour pour le sujet de sa chanson, qui durera bien après que «les foules aient oublié mon nom».

Explications? «Tous les artistes ont leur période de gloire, une période dont la durée dépend du public, dit-il. Alors je vais continuer à faire de la musique jusqu’à ce que mon nom commence à être oublié, j’imagine.»

Ed Sheeran
Au Centre Bell
Mardi à 19 h 30